Dans son rapport préparé pour le Sommet du G20 qui se tient à Séoul, le BIT indique qu'en 2010 le chômage a augmenté dans 10 pays du G20 par rapport à 2009, mais il a reculé dans huit autres pays. Autre tendance lourde, la plupart des économies émergentes ont connu une hausse de l'emploi et un recul du chômage en 2010. Face à un marché du travail fragile qui se caractérise par un chômage élevé, une croissance molle de l'emploi et des salaires en baisse, le Bureau international du Travail (BIT) a exhorté lundi le G20 à intensifier son action en faveur de l'emploi lors de son prochain Sommet à Séoul auquel le Directeur général du BIT, Juan Somavia, doit participer. Les taux de chômage des pays du G20 varient de 5 à 25% avec un taux médian de 7,8%. En milieu d'année 2010, le chômage se situait à 70% au-dessus de son niveau d'avant la crise dans les pays à haut revenu (hors Europe), et à 30% en Europe. Le chômage des jeunes est en moyenne deux fois supérieur à celui de l'ensemble de la population, autour de 19% dans les pays du G20. Dans les 18 pays pour lesquels on dispose de données au premier semestre 2010, 70 millions de personnes sont enregistrées comme chômeurs soit 15,5 millions en Europe, 22 millions dans les autres économies à haut revenu et 32,5 dans les économies émergentes. Bien que le rapport fasse état d'une croissance globale positive de l'emploi dans tous les pays en 2010 - plus soutenue dans les pays émergents que dans les pays à haut revenu -, les experts du BIT précisent que cette croissance n'a pas été suffisante pour contrebalancer les faiblesses accumulées sur le marché du travail tout au long de la crise économique. Dans le même temps, l'analyse du BIT constate que le chômage culmine à un niveau historique de 210 millions, quelque 30 millions de plus qu'à la veille de la crise en 2007, tandis que les salaires réels se sont effondrés de 4% en dessous de leur niveau d'avant la crise. Le BIT rappelle que les pays du G20 devront créer environ 21 millions d'emplois chaque année au cours des dix prochaines années - soit à peu près la moitié des 44 millions nécessaires à l'échelle mondiale - ne serait-ce que pour faire face à l'augmentation de la population en âge de travailler " Le chômage n'est pas le seul problème ", a précisé, le Directeur du Département de statistique du BIT, Rafaél Diez de Medina, en expliquant que l'on assiste à un déclin de la durée du travail et des taux d'activité dans les économies à haut revenu et une hausse significative du nombre de travailleurs découragés. C'est assez inquiétant, ils n'apparaissent pas dans les chiffres du chômage, alors qu'ils ont un impact évident sur la cohésion sociale. Le sous-emploi lié à la durée du travail s'est stabilisé en 2010 mais il demeure élevé dans plusieurs pays du G20 ", a-t-il ajouté. S'inspirant des précédentes contributions du BIT aux autres réunions du G20, le BIT prône une approche orientée vers les revenus qui s'appuieraient sur l'emploi productif et une croissance riche en emplois. Ces politiques devraient intégrer une hausse des investissements, l'accès au crédit, plus d'attention aux petites entreprises, l'extension progressive d'une protection sociale minimale dans tous les pays, une revalorisation des salaires réels en fonction des gains de productivité et une meilleure protection des travailleurs faiblement rémunérés grâce au salaire minimum. Le rapport indique également que ces politiques constitueraient un progrès vers la réduction des déséquilibres globaux dans tous les pays.