L' investissement direct étrangers ne constitue pas un indice fiable pour juger de la bonne santé d'une économie. C'est là, l'avis du ministre des Finances, Karim Djoudi, rapporté par le magazine Jeune Afrique, dans sa dernière livraison. Djoudi a estimé que "toutes les économies basées sur les IDE et les transferts ont été sévèrement touchées par la crise qui a provoqué leur reflux". En réponse à une question mettant en relief le volume insignifiant des IDE enregistré en Algérie, Djoudi précisera qu'en termes financiers, l'Algérie a enregistré, en 2009, "une augmentation" du volume des IDE, concernant, plus particulièrement, l'augmentations de capital des banques étrangères opérant en Algérie. Tout en rappelant que cette augmentation " obéit à une mise en conformité avec la nouvelle législation", Djoudi soulignera que "l'apport en devises, dans un contexte économique morose qui touche particulièrement les banques, traduit une confiance dans le marché algérien." Le premier argentier du pays a estimé, en ce sens, que l'Algérie constitue "un endroit où l'on peut placer ses billes au moment où les marchés financiers perdent pied. " Il arguera, à cet effet, que "si, malgré la crise internationale et l'introduction de nouvelles mesures de régulation du commerce extérieur, les banques étrangères importent des capitaux pour renforcer leurs capacités à financer le marché domestique, c'est un signe évident de confiance." Plus explicite, Karim Djoudi indiquera à Jeune Afrique qu'"en 2010, la croissance est en voie de consolidation et l'activité va en augmentant." A titre d'exemple, Djoudi signalera qu' au cours des neuf premiers mois de l'exercice en cours, "les banques enregistrent une croissance de 18 % dans les opérations de financement des entreprises". Il convient de souligner, toutefois, que cette augmentation est le fait des banques publiques. Ces institutions ont d'ailleurs reçu des instructions de la part du gouvernement pour accompagner les PME et surtout les dispositifs de création d'emplois à l'exemple de l'Ansej et de l'Anem. Citons, également, dans ce sillage, l'appel lancé récemment par le gouverneur de la banque d'Algérie en direction des DG des Banques publiques les invitant à financer les projets d'investissement des entreprises. Mohamed Laksaci a parlé d' " excès de liquidité " qui rend propice le renforcement des opérations de financement des entreprises. Les banques étrangères, quant à elles, se sont distinguées dans le crédit à la consommation. Un crédit qui a été interdit des suites des mesures portant régulation du commerce extérieur, dans le cadre de la LFC 2009. Ces mêmes mesures qui ont été à l'origine du recul des IDE en 2009 et 2010 par rapport à 2008. Selon l'Agence national de développement des investissements (Andi) l'Algérie n'a enregistré que 4 projets d'investissements étrangers contre 102 projets en 2008. Selon les analystes, la règle 51 /49 applicable aux opérateurs étrangers désireux d'investir en Algérie est la principale cause de ce recul des IDE.