L'Assemblée nationale populaire (APN) a consacrée sa session plénière d'aujourd'hui au vote du projet portant loi de finances pour 2011. Il est, évidemment, attendu que le projet de la LF 2011 soit adopté à la majorité des voix de cette institution qui représente la chambre basse du Parlement algérien. L'absence de suspense quant à cette adoption trouve son origine dans le simple fait que plus de la moitié de cette Assemblée appartient aux trois partis de l'Alliance présidentielle, à savoir le FLN, RND et MSP. Les députés appartenant à ce triptyque qui constitue l'écrasante majorité de l'Assemblée, vont certainement voter en faveur du projet, du moment que leurs familles politiques sont représentées au sein du gouvernement Ouyahia. Cela dit, les critiques, parfois acerbes ou judicieuses, émises par les membres de l'APN lors des débats, ne changeront pas grand-chose du contenu du projet. Et puis, il convient de rappeler que les 3 jours consacrés, la semaine dernière, aux débats et à l'examen de cette loi très importante dans la vie politique et économique de tous les pays du monde, ont été marqués par un absentéisme qui frise la démission. En effet, l'hémicycle de la chambre basse du Parlement a été, le plus souvent, vide si bien que Ziari, président de l'APN, trouvait des difficultés à réunir le quarum pendant ces 3 jours réservés aux " élus du peuple " afin d'exprimer les préoccupations des citoyens. Les interventions des députés étaient pourtant transmises en direct par l'ENTV. Signalons, par ailleurs, que la commission des finances et du budget de l'APN n'a pas proposé un seul amendement substantiel au document qui leur a été remis par le département de Karim Djoudi. La trentaine d'amendements proposés par cette commission qui compte des membres plus ou moins au fait de la chose économique, n'ont pas dépassé le cadre de propositions traitant de la formulation de certains articles ou de l'usage d'un mot à la place d'un autre. Des amendements de formes, pas plus. La commission des finances et du budget de l'APN a jugé plus utile, dans son rapport préliminaire, de faire des constats et sortir avec des recommandations. Il a été question, notamment, dans ce contexte, du renforcement du contrôle sur les dépenses publiques et de la nécessité pour le gouvernement d'établir les lois de règlements budgétaires. En somme, hormis les 19 députés du RCD, la totalité de la composante de l'APN s'est montrée favorable au projet de loi de finances pour 2011. Un texte considéré par les analystes comme une suite logique de ce qui a été initié à partir de 2011, dans le cadre de la nouvelle politique du gouvernement, appelée communément " patriotisme économique ". Signalons, enfin qu'un nombre d'organisations patronales, à l'instar de la CAP et du FCE, ont pris la peine de soumettre aux députés des propositions d'amendement au projet. A titre indicatif, le FCE a suggéré aux députés l'amendement de l'article 45 de la loi de finances pour 2011. Un article qui entrave la mobilité des capitaux, selon cette organisation patronale.