Après les menaces proférées par le patron d'Orascom Telecom Holding (OTH) de recourir à l'arbitrage international, le gouvernement algérien reste ferme dans ses positions. "La position du gouvernement n'a pas changé et ne changera pas", a répliqué, hier, le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Moussa Benhamadi. Répondant aux questions des journalistes au sujet des menaces du patron d'OTH, à sa sortie du siège de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Benhamadi a réitéré la position du gouvernement algérien dans le dossier Djezzy qui ne saurait être ébranlée par les déclarations de Naguib Sawiris, estimant que ces déclarations n'engagent que sa personne. "Djezzy s'est engagée à vendre et nous attendons sa réévaluation pour entamer les négociations et en cas de litige une tierce partie sera appelée pour arbitrer", a-t-il précisé. Selon lui, le processus engagé par le gouvernement pour la nationalisation de Djezzy se poursuivra selon les modalités et le rythme choisis par le gouvernement algérien. Le 9 novembre dernier, lors d'une conférence publique à Dubaï (Emirats arabes unis), Naguib Sawiris avait affirmé qu'OTH ira en arbitrage international contre l'Algérie si aucune solution amiable n'est trouvée au dossier Djezzy, précisant que l'arbitrage international constituait un ultime recours. Mais, avait-il dit, Djezzy ne sera pas vendu au-dessous du prix fixé par le groupe. Le ministre avait indiqué, pour rappel, vendredi dernier, que l'ouverture des plis de l'appel d'offres lancé par les autorités algériennes pour l'évaluation de l'entreprise de téléphonie mobile Orascom Télécom Algérie (OTA), aura lieu avant la fin du mois de novembre. Concernant les "contacts" qu'auraient eus le P-DG d'Orascom Telecom Holding (OTH), Nadjib Sawaris, avec le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, le ministre avait affirmé qu'il n'était "pas au courant" de ces contacts, qui avaient été par ailleurs démentis. Il avait rappelé, au sujet du rachat d'OTA par l'Etat algérien, les précisions apportées par M. Ouyahia, en réponse aux députés à l'Assemblée populaire nationale, le 31 octobre passé, à savoir que seuls les experts, qui seront prochainement désignés, pourront déterminer la valeur de la société. La concrétisation de l'acquisition par l'Algérie de la société "Djezzy" est tributaire de quatre conditions. Le groupe OTH doit, d'abord, assainir sa situation fiscale vis-à-vis de l'Etat algérien "pour lequel il est redevable de la somme de 17 milliards de dinars", a rappelé le ministre. M. Benhamadi a mis l'accent sur la deuxième condition citée par le Premier ministre et qui concerne le règlement par la société Djezzy de sa dette contractée auprès d'autres parties en Algérie, dont l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) et le règlement de la situation des travailleurs de la société de téléphonie fixe dissoute, Lacom, dont les salaires n'ont pas encore été versés, ainsi que le paiement de ses dettes envers les autres opérateurs de télécommunications.