L'Union africaine (UA) a lancé un appel pour la levée des sanctions unilatérales prises contre le Soudan, soulignant la nécessité d'efforts en faveur de la reconstruction et du développement post-conflit dans ce pays, dans un communiqué reçu samedi à Dakar. Le texte rendu public au terme d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, a souligné la nécessité urgente de lever "les sanctions unilatérales imposées au Soudan", invitant également à la prise de "mesures requises" en terme d'annulation de la dette de ce pays et de fourniture d'autres formes d'assistance. Ces mesures sont à même de faciliter les efforts déployés par les parties soudanises en vue de la mise en œuvre des dispositions encore pendantes de l'Accord de paix global Accord (CPA), du règlement des arrangements post-référendaires et de la promotion durable de la paix dans leur pays, a-t-on indiqué. Rappelant la visite effectuée au Soudan d'une délégation ministérielle du Comité de l'UA sur la reconstruction post-conflit, le CPS s'est félicité de cette initiative, et a souligné "la nécessité d'efforts renouvelés" en faveur de la reconstruction et du développement post-conflit au Soudan, en particulier en "ce moment critique de l'histoire du pays, indépendamment de l'issue du référendum d'autodétermination pour le Sud Soudan prévu le 9 janvier 2011". "A cet égard, le Conseil a lancé un appel aux Etats membres et aux partenaires de l'UA pour qu'ils fournissent l'assistance et le soutien requis en vue de la reconstruction post-conflit et de la consolidation de la paix au Soudan", lit-on dans le communiqué. En outre, le CPS s'est félicité des mesures envisagées par le Comité ministériel dans le cadre du suivi de sa visite, en particulier l'envoi d'une équipe d'experts pour mieux évaluer les besoins du Soudan en matière de reconstruction post-conflit et la convocation d'une conférence africaine de solidarité afin de mobiliser, au niveau du continent, un soutien qui soit en rapport avec la responsabilité de l'Afrique envers le Soudan et son peuple.Notons par ailleurs que les processus de sortie de crise aux Comores, en Côte d'Ivoire, en République de Guinée et au Niger ont également été à l'ordre du jour de cette réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), qui a également évoqué les scrutins organisés récemment dans ces différents pays. S'agissant de la Guinée, le CPS a, dans un communiqué reçu à Dakar, fait part de "l'intérêt" qu'il accorde à la publication des résultats partiels des élections présidentielles, rappelant "l'impératif" du respect des résultats du scrutin et le recours, le cas échéant, aux seuls mécanismes et procédures prévus par la loi pour régler d'éventuels contentieux électoraux. "Le Conseil suit avec intérêt la publication des résultats partiels provisoires du scrutin du 7 novembre 2010 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et l'a exhortée à continuer de tout faire pour assurer la transparence tout au long de cet exercice délicat et déterminant pour l'acceptation des résultats provisoires par les deux parties", a indiqué le communiqué de l'UA. Le CPS a, dans ce sens, souligné "la responsabilité" qui incombe aux acteurs politiques guinéens, qui se doivent d'être à la hauteur des enjeux et de placer l'intérêt de leur pays et de sa population au dessus des considérations partisanes et autres. En outre, le CPS a réitéré sa "mise en garde" contre tout acteur politique, ou toute autorité, qui seraient tentés de bloquer ou de retarder le processus de retour à l'ordre constitutionnel, ainsi que contre tous actes attentatoires à la sincérité des résultats sortis des urnes. Pour ce qui est de la Côte d'Ivoire, le Conseil a notamment lancé un appel "pressant" aux différents acteurs politiques ivoiriens concernés pour qu'ils mettent tout en œuvre en vue de l'aboutissement du processus de sortie de crise. Le CPS a mis un accent particulier sur l'importance d'un redoublement d'efforts et la création, en Côte d'Ivoire, de "toutes les conditions requises pour le bon déroulement du deuxième tour de l'élection présidentielle, prévu le 28 novembre 2010". Evoquant la situation au Niger, le CPS a réaffirmé son engagement à accompagner la transition dans ce pays, notant avec "satisfaction" le bon déroulement et le succès du référendum constitutionnel du 31 octobre dernier. "Le Conseil a exhorté les partis politiques et tous les autres acteurs impliqués dans le processus de transition à mettre l'intérêt supérieur du Niger au-dessus des considérations partisanes et autres, en vue de l'aboutissement, dans les délais, du processus de retour à l'ordre constitutionnel", a ajouté le communiqué. Abordant, par ailleurs, la situation aux Comores, le Conseil a félicité les parties comoriennes pour les "conditions satisfaisantes" dans lesquelles les élections primaires pour la présidence de l'Union, qui ont eu lieu dans l'Ile autonome de Mohéli, et le premier tour des élections des Gouverneurs des Iles autonomes se sont déroulés, le 7 novembre en cours. A cette occasion, le CPS a lancé un appel à toutes les parties comoriennes pour qu'elles consolident cette "avancée significative" dans le processus de mise en œuvre de l'accord pour la gestion de la période intérimaire, signé le 16 juin 2010. Le Conseil a également souligné la nécessité de tout mettre en œuvre en vue du bon déroulement, le 26 décembre prochain, du deuxième tour de l'élection présidentielle qui opposera, à l'échelle nationale, les trois candidats originaires de Mohéli arrivés en tête des primaires, ainsi que de celui des Gouverneurs des Iles autonomes.