Le conseil de sécurité de l'organisation a affirmé vendredi “la nécessité, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, de la mise en œuvre intégrale des instruments anti-terroristes continentaux et internationaux”. La commission de l'Union africaine (UA) a souligné “la nécessité de la restauration de l'ordre constitutionnel en Mauritanie” après le coup d'état du 6 août dernier et appelé à la libération du président renversé, M. Sidi Ould Cheikh Abdellahi, dans un communiqué reçu, hier, à Dakar. Le texte rendu public au terme de la récente visite effectuée à Nouakchott par le président de la commission, M. Jean Ping, et le commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) de l'UA, M. Ramtane Lamamra, a mis l'accent sur “la nécessité de la restauration de l'ordre constitutionnel” et indiqué que l'UA “prend note de l'engagement pris par le Général Mohamed Ould Abdelaziz concernant la remise en liberté du Président Sidi Ould Cheikh Abdellahi”. La commission a réitéré “les termes des instruments juridiques pertinents qui rejettent les changements anticonstitutionnels de gouvernement” et invité instamment toutes les autorités mauritaniennes concernées à “s'abstenir de prendre toute mesure d'ordre institutionnel et législatif susceptible d'ajouter à la situation un surcroît de complexité”. Le communiqué a, en outre, engagé toutes les parties mauritaniennes à “envisager d'apporter des contributions positives au succès des efforts de l'UA avec le sens élevé des responsabilités qu'exige la résorption de la grave crise à laquelle le pays est confronté”. Dans cette perspective, a ajouté la même source, MM. Ping et Lamamra se tiennent prêts à “se rendre de nouveau à Nouakchott pour y approfondir des discussions focalisées sur la recherche d'une solution de sortie de crise devant nécessairement être conforme à la Constitution de la Mauritanie”. “L'Union africaine qui s'honore de la confiance et du soutien que lui témoignent les Nations unies et la Ligue des états arabes ainsi que l'Union européenne et les autres partenaires internationaux ne ménagera aucun effort pour accomplir pleinement son mandat à l'égard de la Mauritanie”, a conclu le communiqué. Au lendemain du coup d'état, l'UA avait annoncé la suspension du statut de membre de la Mauritanie. Réactiver le plan d'action de 2004 Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) a par ailleurs condamné “sans réserve” les actes de terreur, où qu'ils surviennent, soulignant “la nécessité, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, de la mise en œuvre intégrale des instruments anti-terroristes continentaux et internationaux”, dans un communiqué reçu vendredi à Dakar. Le texte rendu public au terme d'une réunion tenue la veille durant laquelle il a entendu une communication du directeur du Centre d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) sur l'“UA et la stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies”, le Conseil a insisté sur “la mise en œuvre intégrale des instruments anti-terroristes continentaux et internationaux, y compris la convention de l'OUA de 1999 et son protocole additionnel, le plan d'action de l'UA pour la prévention et la lutte contre le terrorisme”. Le texte a également cité, dans ce sens, d'“autres instruments internationaux pertinents, en particulier les douze conventions et protocoles énumérés à l'annexe de la convention de l'OUA de 1999, et la résolution 1373 (2001) du Conseil de sécurité des Nations unies”. Après avoir invité les états membres, qui ne l'ont pas encore fait, à “parachever dans les meilleurs délais les procédures de ratification de la convention de l'OUA sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et son Protocole”, le CPS a demandé à la commission de l'UA d'“accélérer l'élaboration du projet de loi modèle antiterroriste africaine”. Ce projet “pourrait ainsi apporter une assistance technique disponible pour les états membres, en vue de leur permettre d'harmoniser leurs efforts et leurs cadres législatifs aux niveaux national, régional et continental pour la prévention et la lutte contre le terrorisme en Afrique”, lit-on encore dans le texte. En outre, le CPS a invité le CAERT à intensifier ses activités et à réaliser “des projets de formation et d'équipement au bénéfice des états membres qui n'ont pas encore développé des capacités propres dans ce domaine”. Enfin, le Conseil a invité le Groupe africain à New York à mobiliser au sein de l'Assemblée générale des Nations unies “le soutien aux efforts de l'Afrique en matière de lutte contre le terrorisme” et à contribuer activement “à la revue de la stratégie anti-terroriste mondiale” prévue au cours de la prochaine session de l'Assemblée générale des Nations unies. R. I.