Les prix du sucre et du café ont grimpé à de nouveaux sommets cette semaine, portés par des craintes sur l'offre, avant de perdre du terrain au gré d'un raffermissement du billet vert, tandis que le cacao repartait à la hausse. Les cours du café ont atteint de nouveaux sommets en milieu de semaine, portés par des tensions sur l'offre, avant de se replier, sur fond d'un renchérissement du billet vert, un mouvement de nature à rendre moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. Le prix de l'arabica a grimpé mercredi à un nouveau record depuis plus de 13 ans, à 218,70 cents la livre à New York, alors que le prix du robusta est monté à 2.015 dollars la tonne, un sommet depuis deux ans. De fortes pluies au Costa Rica et au Vietnam ont affecté les plantations de café et alimenté des craintes sur la vigueur de la récolte 2010/2011 dans ces deux pays, a rapporté la revue spécialisée The Public Ledger. Cependant, "la forte progression des prix n'est pas basée sur une réduction concrète de l'offre, les cours risquent de subir une forte correction si les investisseurs spéculatifs décident de réduire leurs positions", commentaient les experts de Commerzbank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier ressortait à 1895 dollars vendredi vers 15H00 GMT contre 1981 dollars pour la même échéance le vendredi précédent vers 13H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre d'arabica pour livraison en décembre s'échangeait à 204,15 cents vendredi à New York contre 204,20 cents la livre une semaine auparavant. De leur côté, les cours du sucre ont amélioré jeudi des sommets datant de la semaine précédente, soutenus par des craintes sur l'approvisionnement mondial, alors que les stocks restent historiquement bas, avant de reprendre leur souffle. Les prix du sucre sont montés jeudi jusqu'à 33,39 cents la livre à New York, un nouveau record en 30 ans, et jusqu'à 811 livres la tonne à Londres, un niveau sans précédent depuis le lancement du contrat à terme pour le sucre sur la place britannique en 1987. Les cours se sont envolés après l'annonce d'importations de plusieurs centaines de milliers de tonnes de sucre non raffiné prévues par l'Egypte en 2011, et par un regain d'intérêt d'investisseurs spéculatifs, notaient des analystes. Cependant, certains pays pourraient profiter de ces prix record pour augmenter leurs exportations, ce qui aurait pour effet d'augmenter l'offre et de peser sur les cours. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 735 livres vendredi vers 15H00 GMT contre 776 livres pour le contrat pour livraison en mars le vendredi précédent vers 13H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 28 cents contre 31,81 cents pour la même échéance une semaine plus tôt. En outre, les cours du cacao brune ont retrouvé le chemin de la hausse en fin de semaine, un retour des inquiétudes sur l'offre redonnant un coup de fouet aux prix qui étaient tombés lundi à Londres à un nouveau plus bas depuis août 2009, à 1770 livres la tonne. Des données en provenance de Côte d'Ivoire ont montré que la quantité de cacao livrée sur les ports du pays pour l'exportation était en baisse par rapport à la même période un an auparavant et ce malgré une récolte robuste, a relevé Sudakshina Unnikrishnan, analyste chez Barclays Capital. Cette réduction de l'offre serait due au fait que les producteurs locaux refusent de vendre leur cacao à des prix trop faibles, a expliqué Mme Unnikrishnan. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre cotait 1811 livres sterling vendredi vers 15H00 GMT contre 1795 livres la tonne pour la même échéance le vendredi précédent vers 13H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2790 dollars la tonne contre 2801 dollars pour livraison en décembre une semaine plus tôt. Notons par ailleurs que les prix du coton ont accéléré leur envolée cette semaine à New York, touchant un nouveau record historique mercredi, à plus de 1,50 dollar la livre, avant d'essuyer une petite correction en fin de semaine. La livre pour livraison en décembre, contrat de référence sur l'IntercontinentalExchange, est montée jusqu'à 1,5723 dollar mercredi en cours de séance, du jamais vu. Vendredi vers 15H45, elle s'échangeait à 1,4094 dollars, contre 1,4210 dollar à la clôture une semaine plus tôt. "Les prix ont atteint un nouveau sommet historique, soutenus par une offre toujours restreinte, des stocks à un niveau faible et une forte demande", ont observé les analystes de Barclays Capital. "Mais avec des prix à des niveaux historiques, l'évolution à court terme sera probablement heurtée tant que le marché recherchera une fourchette de prix viable autour de laquelle se consolider", ont-ils ajouté. Le marché a été porté en début de semaine par le rapport mensuel sur l'offre et la demande publié par le département américain de l'Energie. Le ministère a revu à la baisse son estimation de production pour les Etats-Unis (le premier exportateur mondial) et la Chine (premier consommateur mondial), qui ont tous les deux subi des conditions climatiques défavorables ces dernières semaines. "L'USDA a révisé en hausse de 2 millions de balles les importations chinoises à 15 millions de balles, mais où la Chine va-t-elle se procurer toutes ces balles?", s'interrogeaient les analystes de Plexus Cotton, soulignant que le volume de coton non vendu aux Etats-Unis était en train de se réduire rapidement. La volatilité du marché n'étonnait toutefois personne à ces niveaux de prix, et "alors que les fonds spéculatifs sont en train de transférer leurs positions du contrat de décembre vers le contrat de mars", a indiqué John Flanagan, de Flanagan Trading. Le revirement technique observé sur le marché a été impressionnant, ont noté de leur côté les analystes de Plexus Cotton, au vu des volumes records échangés dans le sillage du nouveau record des cours, ajoutant qu'un phénomène similaire observé le 15 octobre n'avait représenté qu'une courte pause dans la progression du marché. L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait vendredi 166,40 dollars (pour 100 livres), contre 155 dollars la semaine dernière.