Le groupe égyptien Orascom Telecom Holding multiplie les sorties médiatiques concernant le dossier Djezzy. Le recours à l'arbitrage international dans cette affaire est dans toutes les bouches des dirigeants d'OTH pour presser les autorités algériennes dans l'exercice de son droit de préemption sur la cession de Djezzy. Si Naguib Sawiris, le patron d'OTH avait affirmé la semaine dernière qu'il ira en arbitrage international contre l'Algérie si aucune solution amiable n'est trouvée au dossier Djezzy, Khaled Bichara, son P-DG, a précisé l'échéance de la mise en exécution de ces menaces. Lors d'une conférence tenue à Barcelone jeudi dernier, Khaled Bichara a parlé du recours à une éventuelle procédure d'arbitrage international contre les autorités algériennes avant le deuxième trimestre 2011. "Au second trimestre, si nous n'avons pas résolu cette affaire, je pense que nous serons déjà dans une procédure d'arbitrage. Je ne crois pas que nous attendrons aussi longtemps", a-t-il affirmé, rappelant que l'arbitrage international ne constituait qu'un dernier recours, dans le cas où les négociations avec l'Algérie restent bloquées. Le principal écueil sur lequel buttent les négociations reste le prix du rachat de Djezzy. Le groupe égyptien le fixait à plus de 7 milliards de dollars et les autorités algériennes souhaitent le réduire de moitié. OTH demeure inflexible sur ce point et les autorités algériennes ont lancé une procédure pour désigner le cabinet d'affaires qui doit l'assister dans l'opération de rachat de Djezzy. L'heureux élu sera connu dans les prochains jours et sera le seul chargé de déterminer la valeur de Djezzy. En attendant un dénouement à l'amiable, le groupe égyptien veut presser les autorités algériennes à régler ce litige qui tend à s'éterniser et qui risque de capoter la fusion de la maison mère d'OTH, Weather investments, avec le groupe russe Vimpelcom. Ce dernier avait affiché ses craintes quant à l'aboutissement de la transaction. Depuis, OTH multiplie les sorties médiatiques visant à rassurer les actionnaires du groupe. Pour le P-DG d'OTH, dans l'état actuel des choses, le projet de fusion de la maison mère d'OTH, Weather investments, avec le groupe russe Vimpelcom a "50% de chances d'aboutir". Mais ce qui est évident c'est que l'affaire qui oppose le groupe égyptien aux autorités algériennes pèse lourdement sur ce projet de fusion, et le litige est complexe. En effet, l'Algérie a mis sur la table des négociations le règlement de certaines questions. La concrétisation de l'acquisition par l'Algérie de la société Djezzy est tributaire de quatre conditions. Le groupe OTH doit, d'abord, selon le gouvernement algérien, assainir sa situation fiscale vis-à-vis de l'Etat "pour lequel il est redevable de la somme de 17 milliards de DA". Aussi, il doit régler la dette contractée par OTA auprès d'autres parties en Algérie, dont l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) et le règlement de la situation des travailleurs de la société de téléphonie fixe dissoute Lacom, ainsi que le paiement de ses dettes envers les autres opérateurs de télécommunications. Yazid F.