Une étude réalisée par l'Association des auditeurs consultants internes algériens (Aacia), en collaboration avec le cabinet français Deloitte, a révélé une indication importante sur la situation de l'audit interne en Algérie qui est à son stade embryonnaire. En effet, la fonction d'audit interne dans notre pays est à ses balbutiements ; elle est considérée comme très limitée dans certaines entreprises. L'étude en question, rendue publique, hier, démontre que moins de 3% des 41 entreprises concernées par l'étude, possèdent un comité d'audit. L'étude relève que les fonctions d'audit interne se trouvent rattachées, à plus de 92 %, au plus haut niveau de la hiérarchie, principalement à la direction générale et accessoirement à d'autres instances, comme le président du conseil d'administration. La communication entre les membres du comité d'audit et leur hiérarchie s'effectue, pour la plupart d'entre elles, à 65%, sur la base de réunions informelles, ajoute l'étude. Toutefois, l'enquête a concerné 41 entreprises publiques créées en 1980, sur les 200 visées, a indiqué le président d'honneur de l'association, M. Noureddine Khatal, qui souligne que cette étude a été menée “avec la volonté de contribuer à l'essor de l'audit interne, en Algérie, par le partage des expériences et la promotion de la valeur de cette fonction”. Les principaux enseignements retenus de cette étude, selon M. Eric Dugelay, associé Deloitte, montrent que “la fonction d'audit, en Algérie, balbutie encore” de par la dimension limitée de cette fonction dans ces entreprises et de l'absence, dans beaucoup des cas où l'audit existe, d'une charte d'audit et d'un comité d'audit. Cependant une certaine confusion a été constatée, à travers cette étude cette confusion semble persister sur les attraits d'un contrôle interne rigoureux et d'une fonction d'audit interne à forte valeur ajoutée, bien au-delà de la fonction d'inspection qui prévalait traditionnellement. En dépit de ces faiblesses, l'étude estime que l'avenir de cette fonction en Algérie s'annonce “prometteur pour autant que le management des sociétés algériennes prenne la mesure des exigences d'excellence induites par l'ouverture du marché international”, a dit M. Eric tout en annonçant que le cabinet Deloitte ouvrira, prochainement, un bureau à Alger pour mieux gérer cette fonction en collaboration avec la Aacia. Il est clair que les entreprises algériennes doivent se doter d'un cadre réglementaire obligatoire pour justifier leur connaissance et leur capacité à maîtriser leurs risques. Elles doivent se tenir informées sur le rôle de l'audit interne dans le processus de cette gestion des risques. La fonction d'audit, considérée comme étant une fonction de contrôle de la gestion des entreprises algériennes, qu'elles soient publiques ou privées, devrait s'orienter vers des outils modernes de contrôle, pour prémunir les entreprises des risques et pour certaines d'entre elles de disparition.