Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural compte lancer un nouveau dispositif, qui prendra effet dès le début de l'année 2011, pour pallier une éventuelle pénurie de lait. Ce dispositif repose, en effet, "sur une nouvelle répartition de la production du lait en sachet, selon les besoins de la population", a expliqué, hier, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, M. Sid Ahmed Ferroukhi, en marge de l'inauguration du Salon Agro Expo 2010, à la Safex. Selon lui, les laiteries, aussi bien publiques que privées, qui souhaitent adhérer à cette nouvelle approche de la nouvelle répartition géographique prédéfinie en rapport avec les besoins de la population et selon les capacités de production des laiteries activant dans le même périmètre, devront s'engager à assurer la production du lait correspondante aux besoins des zones qui leur seraient affectées. En contrepartie, l'Office interprofessionnel de lait (Onil) mettra à la disposition des laiteries les quantités suffisantes de poudre de lait subventionnée. Le volume annuel qui sera couvert selon ce partenariat entre l'Onil et les transformateurs est de l'ordre de 1.5 milliard de litres. Il faut dire que l'approche préconisée par le ministère de l'Agriculture intervient suite à un constat mitigé sur les dysfonctionnements vécus ces derniers jours par toute la filière lait, et qui sont à l'origine de la pénurie du lait pasteurisé dont les transformateurs et l'Onil s'accusent mutuellement d'être responsables. L'initiative du département de l'Agriculture qui tente de remédier au contraste constaté dans la répartition géographique de la production du lait ne va pas résoudre de sitôt le problème de non disponibilité du lait sur le marché. Le problème est, en fait, plus complexe et va au-delà de la mauvaise répartition. Les besoins annuels de l'Algérie sont de l'ordre de 3.5 milliards de litres et notre pays ne produit que 1.8 milliard de litres annuellement soit un déficit de plus de 50%. Et l'intégration du lait cru dans la production du lait est balbutiante, en dépit des mesures d'encouragements prises par les pouvoirs publics, notamment les exonérations fiscales. A titre d'exemple, la laiterie Colaital du groupe public Giplait produit quelque 400.000 litres de lait par jour. La part du lait cru dans la production est insignifiante : elle dépasse rarement les 20.000 litres, soit 5 % du total. L'Algérie recourt habituellement à l'importation de la poudre de lait qui est désormais soumise aux aléas des cours mondiaux des denrées alimentaires, à l'occasion de son entrée dans les bourses mondiales. Pour la seule année 2010, l'Algérie a importé pour une valeur de 1.2 milliard de dollars de poudre de lait. Et ce n'est pas l'initiative du ministère de l'Agriculture qui va résoudre le problème de l'autosuffisance en matière de lait. Il y va de la sécurité alimentaire du pays. Les pouvoirs publics doivent réorganiser toute la filière lait et revaloriser la production nationale en exploitant les potentialités dont recèle notre pays en la matière. Mohamed Alioui de l'Union nationale des paysans algériens recommande dans ce sens de se tourner vers l'importation des vache laitières au lieu de la poudre de lait. Ce changement de cap aboutira, selon lui, à réaliser une autosuffisance d'ici 3 années. Et pour cela, a-t-il dit, il faut exploiter les terres des fermes pilotes qui sont disponibles en abondance, environ 140.000 hectares. Yazid F. La production de machines agricoles en progression La fabrication de machines agricoles connaît une véritable relance en Algérie, grâce à la politique de l'Etat pour le développement d'une production nationale, a affirmé, hier, à Alger le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Sid Ahmed Ferroukhi. S'exprimant en marge de l'inauguration du salon "AGRO EXPO 2010", Ferroukhi a expliqué que cette filière a connu des progrès grâce aux efforts du gouvernement pour la relance du complexe de fabrication des moissonneuse-batteuses à Sidi-Bel-Abbès et celui des moteurs à Aïn Smara, à Constantine, notamment. Il a évoqué, dans ce contexte, l'encouragement des Coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) à s'équiper en machines agricoles et le lancement du leasing par la Banque de développement rural (Badr) au profit des agriculteurs, qui figurent parmi les mesures d'accompagnement mises en place par le ministère. Il a relevé, à cet effet, que ces mesures ont permis aux CCLS d'acquérir jusqu'à présent quelque 500 moissonneuses-batteuses et 200 tracteurs.