La hausse des prix, qui a touché les produits alimentaires en 2010 au niveau mondial, fait craindre le pire au Programme alimentaire mondial (PAM). Le PAM a estimé, dans une note publiée vendredi à Rome que la hausse des prix " pourrait accentuer la pression sur les populations démunies et augmenterait également les coûts des opérations d'aide alimentaire ". Selon Nancy Roman, directrice de la communication, des politique publiques et des partenariats privés du PAM la hausse des prix " a un impact direct sur le pouvoir d'achat de chaque euro" reçu des aides. Le PAM relève en outre, que la hausse des prix sur les marchés internationaux "a fait en sorte que l'indice des prix alimentaires développé par la FAO, est à son plus haut niveau depuis 2 ans ". Ainsi, en octobre dernier, cet indice était de 19,74% plus élevé qu'en septembre et de 18% plus élevé qu'en juillet, souligne-t-on. Faisant référence au dernier rapport de la FAO sur les perspectives de l'alimentation rendu public mercredi, le PAM souligne que " face à la pression constante sur les prix de la plupart des denrées, la communauté internationale doit se préparer à de nouveaux chocs de l'offre ". Le rapport de la FAO explique que la hausse des prix est, en partie, causée par la sécheresse qui a détruit les récoltes en Russie et l'embargo du pays sur ses exportations de blé jusqu'à mi-2011. L'instabilité actuelle des marchés et la spéculation ont également joué un rôle, ajoute-t-on de même source. Il faut dire que si le PAM et de la FAO tire la sonnette d'alarme c'est qu'il y a danger en la demeure. Le souvenir de la crise alimentaire mondiale, survenue en 2007 et 2008, n'est pas si loin pour être oublié de sitôt. Cette crise qui a touché 57 pays n'a pas été sans impact sur la stabilité politiques de plusieurs Etats. Des émeutes ont d'ailleurs éclatés au niveau des pays qui n'avaient pas les moyens d'assurer la nourriture en quantités suffisantes à leurs populations. Pour ce qui concerne l'Algérie, on sait déjà que les prix du pain et du lait sont subventionnés par l'Etat. Mais la forte dépendance alimentaire de l'Algérie vis-à-vis des marchés mondiaux, notamment pour ce qui concerne le blé tendre, nous incite à s'interroger sur les répercussions de cette hausse des prix . Non seulement pour ce qui a trait à la facture d'importation mais pour ce qui concerne la disponibilité de ces produits alimentaires sur le marché mondial. A titre de rappel, pendant la crise alimentaire de 2008, plusieurs pays ont décidé d'arrêter l'exportation de leur surplus en riz. Les Algériens ne consomment pas beaucoup de riz mais le même scénario pourrait se produire avec le blé. Selon la FAO, la production céréalière mondiale connaîtra une baisse de 2% en 2010. Par conséquent, les prix alimentaires risquent d'atteindre de nouveaux pics en 2011. " Face à la pression constante sur les prix de la plupart des denrées, la communauté internationale doit se préparer à de nouveaux chocs de l'offre," conclut la FAO.