"Nous sommes en début d'une démarche de bonne intelligence, de bonnes volonté. Nous avons des défis très importants à résoudre". C'est là la déclaration faite, hier, à Djenan el Mithak par Jean Pierre Raffarin, l'émissaire du président français, Nicolas Sarkozy, qui s'est réuni, à huis clos, avec son homologue algérien, M. Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion d'investissement. De ces déclarations, ressort que la France espère développer son économie via celle algérienne qu'elle doit, cependant, aider à se développer. Paris manifeste beaucoup d'intérêt à Alger d'où peut provenir son salut économique et social en ces temps de vache maigre. Tel est le deal qui s'impose au-delà du gagnant- gagnant, que devrait permettre le partenariat entre l'Algérie et la France. Pour cela, l'Elysée a mobilisé un de ses fins connaisseurs du dossier Algérie. En chargeant Jean Pierre Raffarin qui a qualifié les relations entre les deux pays de "bonnes et très positives basées sur le gagnant-gagnant", d'œuvrer à lever les boucliers freinant le développement des relations bilatérales et de veiller aux négociations, pour y avoir été ministre des PME, PMI et Premier ministre, la France entend "décrocher" le marché "Algérie". Beaucoup de sous sont là. L'Algérie n'a jamais été à une telle apogée. L'importance de ce "démarchage" a même amené les deux parties à garder, jalousement secrets les sujets de discussion qui, bien frappée du sceau de la confidentialité cette réunion tenue à huis clos. Seuls quelques informations livrées " parcimonieusement " par les deux ministres ont permis de connaître la teneur de ce " conclave " qui a servi, en fait, à faire le bilan économique des deux pays, a permis le dégagement d'une douzaine de dossiers dont la moitié est en bonne voie, concernant, notamment, des projets relatifs à l'industrie, au commerce, et à celui des services. Les deux ministres ont élaboré une feuille de route qui sera sanctionnée, à court terme, par une prochaine entrevue en attendant la tenue d'un forum à Alger, les 30 et 31 mai prochain. Parmi les axes majeurs l'on peut citer l'emploi, le souhait d'un développement de la valeur ajoutée et des infrastructures. L'émissaire français reconnaît que notre pays a fait "des efforts très importants" en matière d'investissements et relève que l'Algérie "veut développer des emplois, des emplois qui sont qualifiés". Ce qui fera dire à l'envoyé de l'Elysée que " la France souhaite participer à ce développement comme elle souhaite développer son économie et un certain nombre de ses secteurs. Nous voulons participer plus fort encore". L'ancien Premier ministre et sénateur français a précisé être "en train de voir les PME PMI qui peuvent participer à ces échanges sur les six mois" et d'annoncer fièrement que " J'ai reçu beaucoup de demandes d'entreprises françaises qui veulent y prendre part". De son côté, notre ministre de l'industrie, de la PME et de la Promotion de investissement, M.Benmeradi qui avait déclaré avoir eu "en charge de faire une évaluation de l'état de nos relations économiques et l'état de coopération entre l'Algérie et la France" affirme que "nous avons bon espoir d'aboutir dans les délais". Il ajoutera que " nous avons fait état d'une quasi feuille de route " en rappelant les points saillants sur lesquels a tenu la discussion notamment "le volume des relations commerciales " ainsi que de " la faiblesse des IDE des entreprises étrangères" promettant d'étudier les moyens " d'encourager ces investissements ". Il répondra à propos des "tracasseries" relatives au transfert de dividendes par les entreprises étrangères que "pour nous ce n'est pas un problème" expliquant que "les entreprises opérant dans le cadre de la loi sont autorisées à effectuer des transferts de bénéfice" sans pour autant omettre de relever le cachet purement bancaire d'une telle procédure. D'ailleurs, il ne nie pas ces " tracasseries " sur lesquelles il promet de se pencher avec "la Banque d'Algérie qui a la charge de ces questions". Mais cela n'est guère un handicap et relève des mécanismes qu'il faut à peine ajuster puisque l'essentiel c'est de mettre en route ce partenariat et le rendre effectif.