Les contrats à terme sur le pétrole brut étaient en baisse hier à Londres, alors que les inquiétudes concernant les dettes souveraines de la zone euro continuent à peser sur le marché. Entraînant les cours du brut à sa suite, l'euro continue à reculer face au dollar, affecté par des articles de presse rapportant que le Portugal serait incité par ses partenaires européens à demander une aide financière internationale, et par le creusement des écarts de rendement sur les emprunts d'Etat espagnols. A 12h33, le contrat de janvier sur le Brent cédait 1,23 dollar à 84,87 dollars le baril, enfonçant un niveau de support à 84,94 dollars le baril. Le contrat de janvier sur le brut coté au Nymex abandonnait 1 dollar à 82,86 dollars le baril, passant sous son support clé à 83 dollars le baril. "La célébration de Thanksgiving aux Etats-Unis s'est traduite par des échanges très limités. Mais sur les échanges londoniens, les prix du brut ont pu être aussi soutenus hier par des signes d'une demande toujours robuste en Chine et la perspective d'un hiver froid dans l'hémisphère nord", relevait David Hart, analyste de Westhouse Securities. La tendance s'inversait cependant vendredi matin, dans un marché toujours peu animé et plombé par un très net renchérissement de la monnaie américaine face à un euro sous pression, qui contribuait à rendre moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollars, comme l'or noir. La monnaie unique européennes s'enfonçait vendredi sous le seuil de 1,33 dollar, au plus bas depuis deux mois, alors que le marché attendait avec anxiété les détails d'un plan de sauvetage de l'Irlande, et craignait toujours une contagion de la crise irlandaise au sein de la zone euro. "La principale chose qu'on peut retenir, c'est un accroissement significatif de l'agitation des responsables politiques européens sur la santé et l'avenir de l'euro. On sent que l'attention du marché quitte déjà l'Irlande pour se reporter sur le Portugal, et logiquement l'euro s'affaiblit", commentait Olivier Jakob, de Petromatrix. Selon le quotidien Financial Times Deutschland, la Banque centrale européenne (BCE) et une majorité de pays de la zone euro font pression sur le gouvernement portugais pour qu'il fasse à son tour appel à un plan d'aide de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI).