Si des compagnies étrangères ont accès aux réserves de Sonatrach, Sonatrach pourrait également avoir accès à leurs réserves dans d'autres pays, a déclaré vendredi à Barcelone le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. Dans une conférence de presse animée au Centre international des conventions où s'est tenu le GNL-15, M. Khelil a indiqué que la société nationale des hydrocarbures Sonatrach mettra l'accent dans ses relations de partenariat sur "l'accès aux réserves d'autres compagnies", le "transfert de technologie" et un "meilleur accès à certains marchés". "Nous ne sommes pas intéressés par l'accélération de l'épuisement de nos réserves", a-t-il précisé. Si, il y a 20 ans, l'Algérie cherchait des investissements pour développer ses réserves de gaz, le ministre affirme qu'aujourd'hui Sonatrach est une société qui a des activités dans le monde entier, qui est leader dans le secteur du gaz naturel liquéfie (GNL) et qui dispose de ressources financières. A ce titre, il a souligné l'intérêt de l'Algérie à renforcer sa présence sur le marché des Etats-Unis, un marché qui, a-t-il dit, est "très important", étant donné qu'il sera le plus grand consommateur de GNL dans les prochaines années. En termes clairs, M. Khelil a expliqué ce qui intéresse le plus l'Algérie dans ses futures relations de partenariat. Cette conférence de presse a été aussi l'occasion pour M. Khelil de revenir sur nombre de questions, notamment le projet intégré de Gassi Touil confié pour la première fois à un consortium étranger (Repsol YPF et Gas Natural). Un projet qui englobe toute la chaîne du GNL, de l'exploration à la liquéfaction. A ce sujet, le ministre a indiqué : "J'espère que le projet sera achevé en 2009 comme les deux entreprises espagnoles s'y sont engagées, afin que le gouvernement algérien perçoive les revenus fiscaux qui lui sont dus, y compris par Sonatrach, et que la société nationale des hydrocarbures reçoive les quantités de GNL prévues et qui ont déjà fait l'objet de contrats avec des compagnies américaines". Sur le retard enregistré dans la réalisation du projet, il a rappelé que le projet avait fait l'objet d'un appel d'offres international, avec des conditions précises, et que dans le cas où les deux entreprises ne seraient pas au rendez-vous en 2009, les contrats prévoient des compensations à la partie algérienne. Il a ajouté que l'on ne peut pas renégocier un projet qui a fait l'objet d'un appel d'offres car cela remettrait en question le principe de l'appel d'offres qui consiste en des conditions que le contractant s'engage à honorer. Abordant le projet Medgaz, M. Khelil a rappelé que Sonatrach a été le principal promoteur de ce projet et l'entreprise qui a consenti le plus d'efforts pour sa concrétisation. Concernant la cession de plus que 10 % de sa participation dans le capital du projet à Gas Natural, il a affirmé que la société algérienne doit maintenir dans ce projet stratégique une participation minimale de 25 % qui lui permet de le préserver. Il a évoqué, à cet égard, la possibilité que d'autres compagnies espagnoles partenaires dans le projet soient rachetées par des entreprises qui pourraient avoir des objectifs différents. Toujours dans le cadre des relations algéro-espagnoles et concernant la renégociation des prix du gaz livré au groupe espagnol Gas Natural à travers le gazoduc GME, M. Khelil a souligné que "dans le cadre de cette renégociation, prévue dans les contrats, nous avons demandé que les prix soient en adéquation avec le prix moyen du gaz vendu à d'autres compagnies de la péninsule ibérique. Nous espérons un accord satisfaisant pour les deux parties", ajoutant que la renégociation a commencé il y a 2 ans et n'est liée à aucune autre question. Par ailleurs, la question du mémorandum d'entente signé par Sonatrach et Gazprom a été soulevée par les journalistes, auxquels le ministre a répondu que ce mémorandum ne diffère en rien de ceux souscrits avec des compagnies comme Shell ou Statoil, et définit les domaines où les deux entreprises peuvent développer des projets communs.