Les compagnies pétrolières nationales sont appelées à jouer un rôle de plus en plus déterminant. Dans ce sens, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a récemment indiqué qu'il est prouvé que l'expérience mondiale montre que désormais la propriété de l'Etat des compagnies pétrolières est fort importante dans le secteur. C'est au cours d'une visite au Pérou du ministre que les gouvernements occidentaux se sont opposés à notre politique en la matière, mais maintenant, ils prennent des décisions contraires à leur philosophie. " Ainsi, pour un pays comme le nôtre, des décisions seront prises compte tenu de ce qui s'est passé ces dernières années ", a-t-il ajouté, précisant que " les grandes sociétés internationales telles que Total, British Petroleum et Petrobas ont commencé comme des entreprises nationales. Même le gouvernement des Etats-Unis est propriétaire d'une minorité de banques privées ". Le ministre a cité le cas de la Empressa Nacional de Petroleos de Chili (EN+AP), qui, malgré, qu'elle peut-être pour ce pays un modèle de ce secteur stratégique de privatisation, reste entre les mains de l'Etat. Il cite également l'Argentine avec la création de la société Energas pour enfin dire : " on a découvert que le monde change complètement ". A cet égard, le ministre de l'Energie et des Mines fera remarquer que Petroperu pourrait être similaire à la Sonatrach, une entreprise de marketing dans laquelle l'Etat est actionnaire, mais ne joue aucun rôle. " Elle devrait être gérée comme n'importe quelle entreprise privée, un conseil d'administration et d'experts, comme dans d'autres pays ", a souligné le ministre. Abondant toujours dans le sens de la crise financière, M. Khelil a soulevé le problème des financements dans l'énergie, indiquant que dans le contexte de la crise internationale, il faut prendre également en considération les sources de financement, puisque l'accès au crédit des banques devient de plus en plus difficile. Pour ce qui est de la coopération algéro-péruvienne pour l'énergie, M. Khelil a indiqué que la Sonatrach est intéressée par un partenariat avec l'Etat péruvien, via Petroperu, en matière d'exploration et de production d'hydrocarbures au Pérou. Il a fait remarquer que les responsables de la compagnie algérienne Sonatrach se sont entretenus avec les staffs de plusieurs entreprises privées en vue d'une éventuelle alliance, mais a été beaucoup plus intéressée à travailler en partenariat avec Pétropéru, une entreprise d'Etat. " Nous sommes intéressés à nous joindre à l'exploration d'hydrocarbures. Je pense que ce serait notre prochain investissement au Pérou ", a-t-il déclaré. Toutefois, il a relevé que cette alliance Sonatrach-Pétropéru doit d'abord corriger certaines questions en suspens. Sonatrach est le premier producteur de pétrole dans le continent africain et occupe la douzième place parmi les compagnies pétrolières dans le monde entier. M. Chakib Khelil a déclaré que la Sonatrach a mis en place au cours de ces dernières années, des partenariats avec des sociétés d'autres pays comme la Norvège, l'Inde et la Tunisie, pour le développement de projets communs. " Nous allons discuter de ce type de partenariat qui est peut-être plus développé avec Petroperu et sur quels points les deux parties peuvent s'entendre ", a-t-il indiqué, avant d'ajouter que Sonatrach continue d'évaluer la possibilité d'investir dans le secteur de la pétrochimie au Pérou, mais tout dépendra des conditions du marché. Il a expliqué que le développement d'une usine pétrochimique est nécessaire pour assurer la disponibilité de réserves de gaz et de mettre en place un contrat de 20 ans en moyenne. En ce sens, le ministre a souligné que les investissements dans la pétrochimie seront profitables au cours des quatre prochaines années parce que c'est un marché très stable. " Dans cette période d'instabilité, le marché n'est pas rentable, mais au cours des quatre prochaines années, c'est une autre possibilité, Sonatrach continue à évaluer cette possibilité dans le pays ", a-t-il indiqué, et d'ajouter qu'"une usine de pétrochimie ne peut être construite sur les volumes de gaz garanti cinq ans, elle a besoin au moins de 20 ans pour assurer une offre ". Il a également indiqué qu'un autre facteur entre en jeu, à savoir la prise en considération du prix du gaz et que l'investisseur doit avoir des mécanismes qui assurent la rentabilité du projet. " Si toutes ces conditions existent on peut construire une usine pétrochimique dans le pays ", a-t-il conclu.