Le 3è sommet Afrique-Europe qui devait prendre fin hier à tripoli en Libye a connu ses premiers couacs lors des travaux préparatoires où les pays africains ont été unanimes à rejeter le communiqué commun relatif aux changements climatiques. C'est ainsi que les africains ont décidé, suite à une réunion à huis clos, de rejeter le document présenté dimanche dernier par les pays européens et relatif aux changements climatiques à adopter, car les africains estiment que celui-ci devant faire l'objet d'un communiqué commun "Ne prend pas en compte leurs point de vue et notamment le financement qui était promis lors des différents sommets qui se sont déroulés ailleurs que sur le continent africain ". Sur ce même sujet, le président de la République , M. Abdelaziz Bouteflika, estime de son côté, dans une intervention sur le thème "Energie, changements climatiques et espace" que "l'Afrique devrait bénéficier de financements conséquents au titre de l'adaptation aux changements climatiques. Elle devrait bénéficier d'une partie importante des financements à court terme promis à Copenhague". En d'autres termes, l'engagement pris par les européens en la matière lors du sommet de Copenhague qui a réuni 192 pays du 7 au 18 décembre 2009, et qui visait à trouver un accord permettant de réduire de manière significative les productions de gaz à effet de serre (GES) pour lutter contre le réchauffement climatique, n'a pas été tenu. Il faut juste préciser également et c'est d'importance, que ce sommet de Copenhague succède au protocole de Kyoto, ratifié en 1997 par 175 pays. Ce protocole de Kyoto qui prendrait fin en 2012 et que l'Algérie voudrait prolonger jusqu'en 2020, est le seul cadre juridique actuellement en cours. Et c'est dans cette perspective de 2020 que le président Bouteflika a annoncé que "Elle (L'Afrique, ndr) restera aussi vigilante pour oeuvrer à la réalisation des promesses de niveau de financement de 100 milliards/an à atteindre à partir de l'an 2020, et l'orientation d'une part substantielle de ces ressources à destination de notre continent"L'Afrique, poursuit le président Bouteflika, "considère aussi qu'il est impératif que les pays les plus pollueurs prennent des engagements précis et à la hauteur des défis climatiques pour la phase post-2012 au service des générations futures ".En dehors de cette question du climat, les dirigeants africains n'ont pas omis de rappeler le contentieux avec leurs partenaires européens qui freine pratiquement la vraie relance d'un réel partenariat économique entre les deux continents, et il s'agit des questions de l'immigration et du commerce. Il y a donc mal donne alors que l'Afrique plaide désormais pour un partenariat d'égal à égal. Il n y a qu'à voir ces taxes prélevées sur les importations d'origines européennes qui pénalisent bien les pays africains puisqu'elles influencent directement les recettes budgétaires. L'agriculture et l'industrie africaines en souffrent bien. Et c'est ainsi que devant un parterre de quatre-vingts chefs d'Etat africains et européens, le Guide de la Révolution libyenne, Maâmar El-Gueddafi qui a estime que le partenariat Afrique-Europe a échoué, annonce en évoquant les Accords de partenariat économique (APE) : "Vous devez, vous Européens, cesser de vouloir négocier en direct avec chaque Etat. Pour aboutir, vous devez négocier directement avec l'Union africaine". Par contre, le président de l'Union Européenne, M. Herman Van Rompuy, pense que le sommet de Tripoli, était "lui-même un signal fort. L'UE et l'Afrique sont appelées à collaborer et à saisir les opportunités offertes par notre potentiel combiné énorme". Proposition de création de l'Union Afrique-Europe pour la Méditerrranée D'autre part, et abordant le problème de l'Immigration, le Guide libyen pense que puisque le partenariat Afrique-Europe a échoué avec le processus de Barcelonne, il y a lieu de penser à la création de "L'Union Afrique-Europe pour la Méditerranée". Car l'Union Méditerranéenne a également été un mort-né, estime El-Gueddafi. "Nous avons en commun la Méditerranée et il faudrait donc n'exclure aucune entité" pour assurer cette Union et son développement. Le Guide Libyen déclare à ce sujet : "Nous voulons renforcer le lien à travers la Méditerranée , entre l'Europe et l'Afrique, au lieu de "5 + 5"; pourquoi ne pas être "6 + 6 ". Et " le processus de Barcelone", qui était mort-né, devrait donc désormais être remplacé par l' "Union pour la Méditérranée" . Mais, puisque ce dernier avait été mort-né, on doit donc travailler pour "l'Union européenne en Afrique, pour le "Méditerranée ", ou de "la coopération européenne de l'Afrique pour la " Méditerrané " C'est la formule que nous acceptons, mais pour la "Méditerranée; nous n'acceptons pas la division de l'Afrique, l'Afrique du Nord est bel et bien à la Méditerranée et à l'Afrique. C'est, explique El Gueddafi, comme vous qui n'acceptez pas que les parties du sud de l'Europe soient attachées à l'Union africaine " . Enfin, le Guide de la Révolution libyenne, a également proposé que le Sommet Afrique -Europe devrait se tenir tous les 4 ans. " Mais les réunions ministérielles et les réunions entre les deux bureaux, remarque t-il, continueraient à se faire annuellement, et même tous les six mois ou tous les deux ans. Et il est évident que nous souhaitons la continuation des réunions régulières à d'autres niveaux des experts, scientifiques, ministres et des deux bureaux", espère le numéro un libyen, organisateur de ce 3è sommet Afrique-Europe consacré à "l'investissement, la croissance économique et la création d'emplois ".