Le premier sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) se tiendra en novembre prochain au Qatar appelant à une équitabilité du prix du gaz naturel. C'est ce qu'a annoncé le communiqué final de la réunion, jeudi, des pays producteurs de gaz dont l'Algérie qui exporte près de 65 milliards de mètres cubes de gaz, le Qatar qui produit près de 77 millions de tonnes/an de GNL et la Russie qui est le plus grand producteur avec 30% des réserves mondiales de gaz naturel. Un sommet où seront traitées les questions relatives au prix du gaz et au transport de cette matière énergétique à travers le monde nécessitant de gros investissements. D'autant que ces trois pays fournissent l'Europe en gaz, selon les déclarations du ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko qui considère que "l'Algérie restera pour longtemps, avec la Russie et le Qatar, l'un des trois grands fournisseurs de gaz pour l'Europe". La demande mondiale a chuté de 2,1% en 2009 en raison de la crise financière mondiale, selon un rapport du Forum international de l'énergie et de l'Union internationale de l'industrie du gaz pour qui cette industrie nécessiterait des investissements de quelque 7.100 milliards de dollars durant les 25 prochaines années. La réduction de la demande en gaz de la part des Etats-Unis qui sont le plus grand consommateur de cette matière énergétique en est un autre élément influençant le cours du marché boursier. Et c'est ce qui a généré ce bras de fer qui ne dit pas son nom annoncé avec le plus grand importateur de gaz, les USA. Ce dernier pays a accru son recours au gaz de schiste créant un surplus de gaz traditionnel. Un argument qui ne semble, cependant, pas beaucoup influencer le ministre russe qui n'a pas raté l'occasion d'admonester les Etats-Unis qu'il "ne prenait pas au sérieux les possibilités de transport de gaz de l'Amérique vers l'Europe" et estime que "la production de gaz schisteux aux Etats-Unis avait pratiquement atteint ses limites". Une vision que partagent les ministres des deux pays producteurs de gaz, l'Algérie et la Russie dont les mêmes points de vue et analyses du marché gazier se rejoignent, les mettant d'accord sur une prévision de l'avenir du gaz que "de nouveaux projets, dont les gazoducs transsaharien et South Stream, seront très sollicités au cours des prochaines années". L'ensemble des ministres ont exprimé, par ailleurs, leur inquiétude concernant les cours actuels du gaz qui "compromettent l'investissement dans de nouveaux gisements et l'infrastructure du gaz". Les pays membres du FPEG qui "espèrent "pouvoir contrôler les prix du gaz tout en s'interrogeant sur "(…) qui peut contrôler les prix du pétrole ou ceux de l'or ?" faisant allusion à la mainmise des spéculateurs sur les coûts des matières premières. Le ministre qatari de l'Energie, Abdallah Al-Attiyah milite, lui aussi, pour que les prix du gaz soient en parité avec le pétrole. Autre question évoquée par cette assemblée concerne le transport de gaz dans le monde. "Ces questions deviennent de plus en plus pertinentes […] et nous avons l'obligation d'étudier le domaine du transport de gaz", dira le ministre russe de l'Energie qui relève que l'un des objectifs du forum consiste "à garantir la compétitivité du gaz par rapport aux autres matières énergétiques sur le marché mondial ". Sergueï Chmatko a estimé "nécessaire d'optimiser les itinéraires d'acheminement de gaz, car les coûts de transport influent considérablement sur le prix de cet hydrocarbure". La Russie qui n'entend pas réduire sa production de gaz a exprimé son opposition à toute restriction de la production pour augmenter les prix. Le jeu de quotas est ainsi balayé du revers de la main. La Russie qui soutient que "rechercher un prix équitable ne signifie pas mettre en place des quotas de production du gaz naturel" considère qu'il est "plus important de développer des mécanismes de coopération entre les producteurs, les pays de transit et les consommateurs". Les prix du gaz sont déterminés soit par des contrats à long terme entre vendeurs et acheteurs, soit sur le marché libre.