Intervenant lors du sommet de l'OSCE, qui s'est achevé, jeudi, à Astana, capitale du Kazakhstan, le chef de la délégation algérienne M. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, a souligné que cette rencontre au sommet a été l'occasion d'un engagement renouvelé pour revitaliser l'OSCE afin de la rendre plus apte à répondre aux nouvelles menaces qui touchent, également, la région euro-méditerranéenne. "L'Algérie est encouragé par les progrès enregistrés au cours de ces dernières années au titre du partenariat méditerranéen qui atteste de la volonté des partenaires d'impulser une étape qualitative à la coopération euro- méditerranéenne, fondée sur le concept indivisible de la sécurité. Elle voudrait réaffirmer son intérêt à poursuivre la coopération avec l'OSCE, dont le capital de connaissances et les instruments sont utiles au renforcement des capacités nationales et la coopération régionale pour faire face aux défis globaux qui appellent des réponses collectives ", a-t-il mis en exergue. En effet, le caractère de la relation euro-méditerranéenne plaide pour la préservation et le renforcement de la dimension euro-méditerranéenne. Des efforts résolus sont requis pour réduire de façon significative le déséquilibre socio-économique entre les deux rives de la Méditerranée et promouvoir le développement durable ainsi que le désarmement et la non-prolifération. La même détermination est nécessaire s'agissant des fléaux interconnectés du crime transnational organisé, du terrorisme, du trafic de drogue et d'armes, de la cybercriminalité ainsi que l'intolérance et les discriminations. Dans ce contexte nouveau, M. Belkhadem souligne toute l'importance à favoriser l'amélioration du fonctionnement et de l'efficacité du Groupe de contact méditerranéen à propos desquels de nombreuses propositions ont été avancées. "Nous encourageons les efforts destinés à donner davantage de visibilité au partenariat méditerranéen et à assurer un égal traitement de ses membres". Dans ce contexte, le représentant personnel du président de la République rappelle que l'Algérie réaffirme son appui à l'élargissement du partenariat de l'OSCE à l'Autorité palestinienne qui en a fait la demande depuis 2004 et à tous les efforts visant à résoudre le conflit israélo-palestinien, au cœur du problème du Moyen-Orient. Evoquant avec plus de détails la lutte contre le terrorisme, M. Belkhadem a mis en relief la forte expérience de l'Algérie tirée de son combat contre ce phénomène qui continue d'être un sérieux défi à la sécurité et à la stabilité des Etats, "l'Algérie œuvre, avec les autres pays du Sahel, à institutionnaliser le cadre de consultations et de coopération pour éradiquer les groupes terroristes qui activent dans cette région frontalière. Elle s'emploie à favoriser l'émergence de perceptions communes et de politiques reposant sur les priorités et besoins des pays de la région". Relevant la responsabilité première des Etats du Sahel dans le combat antiterroriste et la criminalité organisée est "primordiale", tout comme la coopération régionale pour une lutte efficace contre ces fléaux transfrontaliers, notamment, dans les domaines de l'échange de renseignements et d'expériences ainsi que l'utilisation des moyens de lutte par les seuls pays de la région, M. Belkhadem a réitéré l'apport de l'Algérie et sa contribution au Centre africain d'études et de recherche sur le territoire (CAERT), basé à Alger, que l'Union africaine veut ériger en Centre d'excellence. "Elle encourage, également, la coopération établie avec l'Union d'action contre le terrorisme de l'OSCE, et les autres cadres onusiens et internationaux compétents en la matière". Dans le même temps, ajoute M. Belkhadem, l'Algérie poursuit ses efforts de sensibilisation en direction des pays du Sahel et la Communauté internationale pour parachever l'édifice juridique international destiné à tarir toutes les sources et formes de financement du terrorisme. "En l'occurrence, le paiement des rançons aux terroristes pour la libération des otages, est une source de financement d'activités criminelles qui perpétue l'action terroriste. A cet égard, l'Algérie sollicite la coopération de l'OSCE pour l'adoption d'un instrument juridique international pénalisant le versement de contreparties financières aux terroristes en échange de la libération d'otages", déclare encore M. Belkhadem. Sur un autre plan, le chef de la délégation algérienne à ce sommet a fait part du déséquilibre socioéconomique qui persiste entre les deux rives de la Méditerranée et qui contrarie le développement et la sécurité de la région et sape la confiance mutuelle. "L'impact de la récente crise financière et économique internationale a mis en évidence l'impérieuse nécessité de mettre en place de solides mécanismes de prévention et de régulation, basés sur une représentation géographique équitable, pour améliorer la gouvernance économique financière mondiale", a-t-il relevé. Il souligne que pour sa part, l'Algérie œuvre à la diversification et la modernisation de son économie pour améliorer son insertion dans l'économie mondiale et la globalisation qui favorise la circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services ainsi que le processus d'association et d'intégration économique. Or, les politiques particulièrement restrictives des pays du Nord, qui se traduisent, entre autres, par des barrières à l'octroi de visas, entravent le mouvement des personnes. Ce sujet d'intérêt commun, tout comme celui de la migration dont l'approche sécuritaire a montré ses limites, devraient figurer en bonne place dans l'agenda de l'OSCE.