Il n'y a pas de plan de dissolution de l'Autorité nationale palestinienne (ANP) malgré l'impasse dans les négociations de paix avec Israël, a déclaré, hier, un responsable du mouvement palestinien Fatah. Nabil Shaath, membre important du Fatah, parti du président de l'ANP, Mahmoud Abbas, a néanmoins affirmé que la dissolution de l'ANP "est toujours une option bien qu'elle ne soit pas planifiée pour le moment". Il a noté que le président Abbas avait parlé des "alternatives" pour répondre à l'échec du processus de paix, "mais il n'a pas parlé de dissolution de l'Autorité". Les remarques du président Abbas sur les "alternatives" depuis la suspension des pourparlers de paix palestino-israéliens ont suscité des spéculations, certains observateurs ont affirmé que la dissolution de l'ANP, établie suite à la signature des accords d'Oslo en 1993, serait l'une des options de M. Abbas. Des responsables palestiniens ont affirmé que l'option préférée était de chercher la reconnaissance internationale d'un Etat palestinien par le Conseil de sécurité de l'ONU. Pour rappel, Mahmoud Abbas a menacé de dissoudre l'Autorité palestinienne qu'il préside en cas d'échec des Etats-Unis à obtenir d'Israël l'arrêt de la colonisation dans les Territoires occupés. Dans une déclaration tard vendredi à la télévision officielle palestinienne, M. Abbas a affirmé que "si Israël ne cesse pas la colonisation et si l'appui des Etats-Unis aux négociations s'effrite, j'oeuvrerais en vue de mettre un terme au régime d'autonomie palestinien". L'Autorité palestinienne a été instaurée en 1994 au retour à Gaza du chef historique de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat, après 27 ans d'exil. Elle était prévue, selon l'accord d'Oslo, sur l'autonomie palestinienne, pour une période transitoire qui devait, en principe, prendre fin en mai 1999. Présidée par M. Arafat, décédé en 2004, puis par M. Abbas, l'Autorité palestinienne exerce un pouvoir exécutif, législatif et théoriquement sécuritaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, avant la chute de ce territoire en 2007 aux mains des islamistes du Hamas. Les négociations de paix israélo-palestiniennes, relancées début septembre à Washington après un blocage de 20 mois, avaient été à nouveau suspendues quelques semaines plus tard, les Palestiniens refusant de les reprendre tant qu'Israël n'arrête pas la colonisation en Cisjordanie et à El Qods occupée. "Je ne peux accepter de rester président d'une Autorité qui n'existe pas en cas de poursuite de l'occupation israélienne de la Cisjordanie", a argué M. Abbas. "Je dis cela aux Israéliens: je les informe qu'en tant qu'occupants ils peuvent rester, mais la situation ne peut pas demeurer en l'état". En octobre, un responsable palestinien, Khaled Mismar, participant à une réunion inter-palestinienne à Amman avait affirmé que M. Abbas avait laissé entendre qu'il pourrait démissionner si les négociations avec Israël échouaient. Dans le passé, des responsables palestiniens avaient évoqué la possibilité d'une démission de M. Abbas et d'une dissolution de l'Autorité palestinienne, face au blocage du processus de paix.