Les adversaires républicains de Barack Obama ont refusé samedi au Sénat de laisser expirer les cadeaux fiscaux pour les riches hérités de l'ère Bush, en rejetant deux propositions des démocrates pour prolonger ces mesures pour les classes moyennes seulement. Le Sénat, réuni exceptionnellement samedi après plusieurs jours de débats houleux sur la question, a écarté un premier plan démocrate par 53 voix seulement contre 36, alors que 60 voix sur 100 étaient requises pour l'adoption du texte. Le texte aurait laissé expirer les avantages fiscaux pour les plus riches (ménages gagnant plus de 250.000 dollars, personnes seules gagnant plus de 200.000 dollars par an), mais aurait prolongé ces mesures pour les seules classes moyennes aux revenus inférieurs. Les mesures mises en place en 2001 et 2003 sous la présidence de George W. Bush, expirent au 31 décembre. Une autre proposition des démocrates qui aurait fixé à un million de dollars par an le seuil de revenus au delà duquel les allégements fiscaux expireraient, a également été rejetée par 53 voix contre 37. Des négociations entre élus démocrates et républicains avaient débuté mercredi avec l'idée de parvenir à des résultats avant la fin de l'année. Pour les superviser, Barack Obama a désigné le secrétaire au Trésor Tim Geithner et le directeur du Budget Jack Lew. Outre la fiscalité, l'autre vote crucial prévu dans les prochains jours au Congrès est celui des allocations chômage dont la durée arrivera à échéance le 31 décembre 2010. Malgré les appels répétés du président Obama pour la prorogation de la durée de ces indemnités, des membres du Congres, républicains et démocrates conservateurs, y sont contre avançant comme argument la discipline budgétaire qui, selon eux, doit être prioritaire alors que la situation financière du pays affiche une dette publique de près de 14.000 milliards de dollars et un déficit budgétaire de 1.300 milliards de dollars. Aux Etats-Unis, la période maximale d'indemnisation pour chômage est actuellement fixée à 99 semaines. Selon le directoire des conseillers économiques du président Obama, sans la prolongation de la durée de cette prestation sociale, deux millions d'Américains en décembre en cours et près de sept millions au cours de l'année 2011 perdront ce soutien temporaire. Pour le président du comité des conseillers économiques à la Maison Blanche, Austan Goolsbee, "laisser des millions d'Américains tomber dans la misère va nuire à l'économie américaine qui est à un point critique de son redressement et sapera les dépenses de consommation", a-t-il mis en garde, sachant que la consommation représente 70 % du PIB américain. Aux Etats-Unis, le taux de chômage tourne autour des 10 %, correspondant à 15 millions de chômeurs.