Les cours du brut repartaient à la hausse vendredi dans les échanges électroniques cotés en Asie sur un marché agité mais moins sceptique sur la réussite de l'action commune des banques centrales pour éviter une récession économique aux Etats-Unis, selon les courtiers. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier gagnait 32 cents à 92,57 dollars le baril contre 92,25 dollars jeudi soir à New York où il a perdu plus de 2 dollars dans la journée. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier prenait 41 cents à 92,53 dollars. "Le marché est actuellement très agité", a commenté David Johnson, analyste chez Macquarie Securities à Hong Kong. En effet, Les cours du pétrole évoluent en dents de scie. Mercredi, le baril de pétrole avait franchi à nouveau la barre des 92 dollars le baril à New York, un rebond amorcé la veille par la décision de la Réserve fédérale américaine de baisser son principal taux directeur d'un quart de point, ce qui a partiellement dissipé les craintes d'un ralentissement de l'économie américaine et donc d'une baisse de la demande d'hydrocarbures. Le même jour, le département américain à l'Energie (DoE) avait estimé que le baril de pétrole brut américain devrait valoir 84,83 dollars en moyenne en 2008, prévoyant, pour la première fois, un prix au-dessus de la barre des 80 dollars le baril. Alors que mardi le baril de brut terminait à 90.02 dollars sur le Nymex, la hausse s'est donc accentuée mercredi avec la publication du rapport hebdomadaire du département américain de l'énergie (DoE), qui faisait état d'une chute de 700.000 barils des réserves de brut lors de la semaine achevée le 7 décembre. Le ralentissement des craintes au niveau économique ainsi que le recul des stocks de pétrole aux Etats-Unis ont permis au baril de brut léger, sur le Nymex, de terminer en hausse de 92,24 dollars, soit 2,22 dollars de plus que mardi. Jeudi en revanche, les cours se sont inversés. Ils ont en effet cédé plus de deux dollars alors que les marchés montrent leur scepticisme concernant la réussite de l'action commune des banques centrales, lancée mercredi, pour éviter une récession aux Etats-Unis. La première économie mondiale est également le plus grand consommateur de pétrole ; un ralentissement marqué de la croissance risque donc d'entamer la demande de brut et par conséquent d'en faire baisser les prix. Selon de nombreux observateurs, l'économie américaine pourrait se détériorer malgré l'offensive vigoureuse menée de concert par les banques centrales. Par ailleurs, l'Agence internationale de l'Energie (AIE), dans son rapport mensuel paru hier, a abaissé sa prévision de demande de pétrole pour 2007 à cause d'une consommation de fioul de chauffage inférieure aux attentes en Amérique du Nord et en Europe. A l'inverse pour 2008, la prévision de demande mondiale a été revue à la hausse de 115.000 barils par jour à 87,8 mbj (+2,5% sur un an), notamment à cause de la demande en Arabie Saoudite et plus généralement dans les pays hors OCDE, ainsi qu'en raison des attentes d'un hiver normal après les températures particulièrement douces de l'hiver 2007.