L'écart est énorme. C'est le moins que l'on puisse dire du nombre de commerçants estimé à 1.35 million et celui des agents de contrôle dépendant des services du ministère, dont l'effectif est à peine de 4 500 agents à l'échelle nationale. Selon Mustapha Benbada, qui s'exprimait jeudi à l'APN, ces chiffres donnent une moyenne nationale de 1 agent pour 300 commerçants. Pour les grandes villes, le décalage prend une dimension plus importante encore. Dans le cas de la capitale, on recense une moyenne d'un seul agent de contrôle pour 800 commerçants. Ces écarts incommensurables ont été mis en évidence par Benbada pour justifier les insuffisance flagrantes qui caractérisent le travail de contrôle de l'activité commerciale en Algérie. "La faiblesse du contrôle est due à la faiblesse de nos moyens humains et matériels", a-t-il dit en réponse à la question d'un député. Pour remédier à cette situation, le ministre a indiqué que son département a adopté un programme prévoyant le recrutement de 7 000 nouveaux contrôleurs et l'acquisition de 250 véhicules d'ici 2014. Pour ce qui est du contrôle des prix, il est à rappeler que Benbada avait annoncé, mercredi à Oran, la création d'un nouveau mécanisme de suivi des prix sur les marchés intérieurs et extérieurs. Son ministère est en train de réfléchir sur la nature de ce mécanisme qui sera mis en place à cet effet, et qui vise à "imprégner plus de réalisme aux prix des produits de consommation commercialisés dans les marchés en Algérie". Parlant de l'informel, Benbada a indiqué que ses services ont engagé, conjointement avec les services des impôts, un travail de contrôle orienté spécialement vers la source. Les importateurs subissent "un contrôle rigoureux au niveau des frontière ", a-t-il soutenu. Il a assuré, également, que les distributeurs sont également suivis de près par les agents de contrôle. Ces missions de contrôle, a expliqué Benbada, ont pour principal objectif d'obliger les opérateurs à respecter la facturation. Il a fait savoir que ses services ont recensé 33 765 infractions pour ce qui concerne la facturation. Ces infractions, a-t-il précisé, ont été enregistrées à l'issue de 64 366 opérations de contrôle effectuées en 2009. La valeur de ces transactions illégales (sans facture), s'élève à 60 milliards de dinars a indiqué le ministre en précisant que les coupables ont fait l'objet de poursuites judiciaires, de saisie de marchandises, voire de fermetures des locaux commerciaux. Dans le même sillage le commis de l'Etat fera savoir que les services chargés du contrôle ont recensé plus de 20 000 cas d'infractions traitant du non-respect des dispositions du registre du commerce. Signalons enfin, que pour ce qui concerne la lutte contre le commerce informel, le ministre a affirmé que le gouvernement tend à éradiquer ce phénomène, de manière "graduelle". Ceci-, a-t-il dit, pour ne pas pénaliser les familles qui survivent grâce aux revenus générés par les activités informelles. Les services de son département ont recensé 70 000 commerçants activant dans 765 sites informels à travers le pays. Ces opérateurs, a-t-il dit, seront intégrés dans le circuit commercial légal à travers l'ouverture de marchés de gros et de proximité ainsi que par la facilitation des procédures d'acquisition de registre du commerce. F. D. 2 projets dans la grande distribution Deux investissements en matière de commerce de grande distribution seront lancés prochainement, a annoncé le ministre du Commerce, jeudi, à l'APN. Il s'agit du projet du groupe Cevital qui compte lancer une chaîne de distribution à travers le territoire national, et d'un autre programme pour créer un réseau d'hyper et de super marchés, initié par un investisseur à Oran. "Nous encourageons ce type d'investissements qui permettent d'organiser les circuits de distribution, de contrôler la consommation des produits et de faciliter l'inspection des commerce", a indiqué Benbada.