Le président de la Commission africaine, Jean Ping, a fait un constat peu reluisant de la situation économique du continent africain. En cause, la privatisation tous azimuts à laquelle est soumis le continent, résultat de la mondialisation qui est aujourd'hui un fait. Pour le président de la Commission africaine, l'Afrique "est revenue en arrière et souffre plus que jamais de cette privatisation des ressources confiées à des groupes étrangers". Cette situation met à mal le pouvoir de l'Etat qui doit au contraire être renforcé. "La crise économique a démontré qu'on ne peut pas ignorer le rôle de l'Etat dans le développement, notamment dans la construction des infrastructures". Pour étayer ses dires, Jean Ping rappellera les conséquences néfastes pour le continent africain causées par la mondialisation, comme le terrorisme ou encore les changements climatiques et défend au passage le rôle de l'Afrique dans la recherche des solutions. "L'Afrique subit les affres des changements climatiques alors qu'elle ne pollue pas", a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Du coup, il estime que les émissions de gaz à effet de serre ont occasionné l'exode et craint que cette situation ne dégénère en guerre dans ce continent déjà très éprouvé par les conflits. Le président de la Commission africaine estime que l'Afrique doit contribuer à trouver les solutions adéquates. Les efforts des Etats ont donné des résultats probants. Selon lui, à Cancun par exemple, où s'est déroulé la semaine passée le sommet sur le climat, le continent africain "a fait des propositions qui ont été prises en compte". Par ailleurs, Jean Ping a mis en avant la volonté des pays africains et le travail entamé pour obtenir la réforme de l'ONU en vue d'accorder deux sièges pour le continent africain. Au plan politique, le président de la Commission africaine a rappelé la position de l'Union africaine qui soutient le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, en précisant que ce pays est déjà membre à part entière de l'UA. A propos de la Côte d'Ivoire, il souligne que l'UA a dépêché l'ancien président sud-africain dans ce pays pour rencontrer Alassan Ouatara et Laurent Gbagbo et tente par là de "préserver la paix et éviter le pire". Jean Ping qui est à Alger pour assister à la conférence internationale sur la résolution 1514 pour l'octroi de l'indépendance aux peuples colonisés, a rendu un hommage à la diplomatie algérienne qui travaille pour la préservation de la paix en Afrique et dans le monde.