Les représentants des compagnies pétrolières conviés, hier, par le ministère de l'Enegie et des Mines, pour une rencontre explication-débats sur les amendements relatifs à la loi sur les hydrocarbures ont, dans leur majorité, réaffirmé leur volonté de continuer à être présents et à travailler en Algérie. Il faut dire que dans son allocution d'ouverture de la rencontre, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a été clair en réaffirmant que ces amendements, notamment la taxe sur les super profits, sont des décisions de l'Etat algérien. Il évoquera, à ce titre, l'exemple de la Bolivie ou celui du Venezuela. Le ministre a souligné, cependant, que cette taxe qui semble soulever des interrogations n'est pas une injustice dans la mesure où le prix du baril est multiplié par quatre. Selon le ministre, cette taxe a été instituée pour écrémer une bonne partie de ces supersprofits, ce n'est donc qu'une normalisation. M. Khelil a indiqué, par ailleurs, que tous les décrets concernant la nouvelle loi sur les hydrocarbures seront promulgués avant la fin de l'année. Il a ajouté que le décret imposant cette taxe est déjà en vigueur. Pour rappel, cette taxe s'applique lorsque la cotation moyenne du coût du baril est supérieure à 30 dollars US. Elles est applicable à partir du 1er août 2006, et elle est de 5% au minimum et de 50% au maximum, selon la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Ce texte intervient en application de la loi du 28 avril 2005 relative aux hydrocarbures complétée et modifiée. Cette mesure touche l'ensemble des contrats conclus en partenariat sous la loi 86-01 modifiée en 1991. Elle englobe la totalité des arrangements, puisqu'aucun contrat de partenariat n'avait été signé sous le régime de la nouvelle loi sur les hydrocarbures votée en Algérie. Cette dernière n'était pas entrée en application avant que le législateur décide d'y apporter des changements. Cette taxe touche en particulier les grands contrats signés avec les groupements conduits par les grandes compagnies, à l'image d'Anadarko qui, selon son vice-président des opérations internationales, Dick Holmes, poursuivra ses activités d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures en Algérie. L'intention d'Anadarko de vendre ses actifs en Algérie pour un montant variant entre 7 et 9 milliards de dollars, afin d'alléger son endettement, avait été rapportée samedi par la presse. Opposant un net démenti à cette information, M. Holmes a ajouté qu'Anadarko se préparait même à participer aux prochains appels d'offres. Même son de cloche chez Michael Blaha, représentant de Shell qui précise que la compagnie qu'il représente n'a nullement l'intention de cesser son activité en Algérie et se prépare à participer aux prochains appels d'offres. A part des déclarations sur leur intention de continuer leurs activités en Algérie, les différents représentants des compagnies présentes à cette rencontre n'ont pas été trop bavards. Surtout concernant leur appréciation quant à la nouvelle taxe sur les supersprofits introduite par les amendements apportés à la loi sur les hydrocarbures. Leurs réactions peuvent être résumées par celle du représentant de Shell qui soulignait que tant qu'il n'avait pas vu le texte, il préférait ne pas faire de commentaire. Ce qu'il y a lieu de retenir enfin de cette rencontre est que malgré certains grincements de dents, non révélés, les compagnies pétrolières activant en Algérie ont pris acte de la décision de l'Etat algérien et elles comptent bien s'en accommoder car, au yeux de tous, l'Algérie reste tout simplement un atout pour elles. Par ailleurs, il convient de souligner l'absence fort remarquée à la rencontre du pétrolier français Total.