La capitale des Hammadites, malgré ses atouts indéniables dans le domaine du tourisme, souffre de l'insuffisance de capacités d'accueil. En effet si Béjaïa a pu gagner une place parmi les wilayas les plus fréquentées en période estivale, elle reste toutefois très en retard pour ce qui est des infrastructures touristiques. Outre les hôtels implantés dans les communes balnéaires, le secteur du tourisme semble avoir été structuré dans la précipitation à tel point que même l'exploitation des plages ne répond pas aux textes relatifs à l'exploitation des camps de toile, des plages et des hôtels. L'anarchie régnant dans ce domaine, laisse une occasion aux non-professionnels pour occuper le terrain. A titre d'exemple, ni l'administration du tourisme ni les communes n'arrivent à récupérer les taxes touristiques des hôtels, encore moins celles des citoyens qui louent leurs appartements durant les 3 mois de l'été. Béjaïa renferme pourtant des potentialités pouvant donner à la région le premier rôle dans le domaine touristique. Les responsables qui se sont succédés à la tête de ce secteur, semblent s'intéresser, particulièrement, aux hôtels, délaissant les services et les structures d'accompagnement, à commencer par les structures d'accueil qui ne répondent plus à l'attente des touristes. Que l'on arrive par voie terrestre, aérienne ou maritime, la laideur et l'exiguïté des structures d'accueil accrochent le regard du visiteur. Une gare maritime dont les conditions d'accueil sont incompatibles avec le flux de plus en plus croissant de touristes. L'aérogare n'est pas dotée de navette, laissant libre champ aux taximen d'appliquer leur diktat. Quant à la gare routière, celle-ci est des plus archaïques. Enfin, le rail, est un moyen de locomotion longtemps déserté par les citoyens, et seuls les habitants des communes limitrophes et travaillant au chef-lieu de wilaya l'empruntent. Pourtant, le secteur du tourisme n'est plus aujourd'hui un secteur de loisir seulement, mais un secteur économique réel durable et non négligeable. Béjaïa dotée d'un paysage des plus merveilleux est restée à l'état brut et n'a pas engagé un programme spécifique relatif à l'exploitation et au développement de ses richesses touristiques. Alors qu'elle renferme plusieurs sites historiques, malgré cela, les responsables du secteur se sont toujours contentés, à chaque début de saison estivale, de remettre à neuf les postes de secours et de surveillance et de lancer le fameux " Plan bleu ". Le constat amer interpelle les autorités compétentes pour la mise en place d'une politique réelle du tourisme pouvant redynamiser le secteur et permettre ainsi le développement du tourisme culturel, historique et de montagne, des segments que Béjaïa possède. D'ailleurs, on s'interroge toujours pourquoi malgré toutes les potentialités existantes, les investisseurs potentiels étrangers ou nationaux pouvant offrir des séjours à de véritables touristes, ne se bousculent pas aux portes de la wilaya de Béjaïa.