Alors que les réserves américaines ont affiché 1,13 milliard de barils, hors réserves stratégiques, il y a à peine un mois, le pétrole passe sous les 74 dollars à New York. La baisse des prix du pétrole reste une préoccupation majeure pour l'économie algérienne et celle des pays mem-bres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. La déclaration du ministre de l'Energie et du Pétrole du Venezuela, un des «faucons de l'Opep», attire l'attention à ce sujet. Il a estimé que le prix du baril n'est pas assez élevé à l'heure actuelle. «Cent dollars le baril de pétrole est un prix juste qui permettra de maintenir la valeur de notre ressource naturelle et de soutenir les investissements indispensables au maintien de nos capacités de production», a déclaré Rafael Ramirez. Il s'était exprimé lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion du 50e anniversaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. La position vénézuélienne se démarque ainsi de celle des autres membres de l'organisation qui trouvent «satisfaisant» une fourchette des prix comprise entre 70 et 80 dollars. S'en contentent-ils pour autant? «Nous ne nous disons pas heureux avec un baril à 70-80 dollars, nous disons que c'est une situation confortable...», a confié dans une interview exclusive accordée au quotidien d'information Metro, Abdallah el-Badri, le secrétaire général de l'Opep, à la veille du 50e anniversaire de la création de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Les nouveaux chiffres, qui ont été rendus publics en cette fin de semaine, n'augurent pas d'une embellie du marché de l'or noir pour ce début de quatrième trimestre de l'année 2010. L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a revu à la baisse, mercredi, sa prévision de demande mondiale et du prix du baril pour 2011. Faut-il craindre, pour autant, une dégringolade des prix du brut de la même ampleur de celle de juillet 2008? Cette option est écartée. «Malgré une légère révision en baisse des prévisions de croissance de la demande mondiale et la baisse des prix du pétrole dans le monde ces dernières semaines, la réduction progressive des stocks mondiaux de pétrole sur la période devrait soutenir une hausse des prix», ont rassuré les experts de l'EIA qui tablent sur un baril à 77 dollars à New York en moyenne, au quatrième trimestre 2010, contre 81 dollars dans son rapport précédent. Il devrait tourner autour des 82 dollars en 2011. Le salut pourrait venir du pays des dragons qui talonne de très près la locomotive de l'économie mondiale. L'annonce d'une hausse annuelle de 13,9% le mois dernier de la production industrielle chinoise, a tiré les prix du baril vers le haut. «La Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole, a vu ses importations de brut progresser de 13,3% en août, tandis que sa demande pétrolière totale s'est accrue de 7,4% en raison d'un nombre croissant de projets de construction alors que le pays essaye de préserver ses réserves stratégiques», a indiqué Myrto Sokou, de Sucden Financial. De son côté l'offre américaine, qui reste très abondante malgré les chiffres du rapport hebdomadaire du département américain à l'Energie, qui a fait apparaitre une baisse significative de 2,5 millions de barils des réserves de brut US, a pesé malgré tout négativement sur les cours de l'or noir. Après avoir bondi à près de 78 dollars lundi, ils se sont repliés vendredi en fin d'échanges européens, pour la quatrième séance consécutive pour clôturer la semaine à moins de 74 dollars. Le marché a montré des signes de fébrilité suite à une baisse de confiance des ménages américains et a anticipé la remise en service de l'oléoduc endommagé d'Enbridge aux Etats-Unis. Les cours du baril avaient connu une progression constante après sa fermeture il y a une dizaine de jours. D'une capacité de 670.000 barils par jour, il transporte le brut canadien vers les raffineries du Midwest américain. Ce qui représente environ, le tiers des importations américaines en provenance du pays de l'érable, premier fournisseur des USA. Sa fermeture avait affolé le marché. Les prix «avaient progressé la semaine dernière et en début de cette semaine en raison de l'interruption de service de l'oléoduc 6A d'Enbridge, et maintenant qu'il a redémarré, le marché efface ces gains», a fait constater Tom Bentz. «On a eu des chiffres négatifs sur la confiance des consommateurs américains, cela n'a pas aidé, mais c'est surtout la réouverture de l'oléoduc qui a poussé ce marché vers le bas», a fait remarquer l'analyste de BNP Paribas. Les cours de l'or noir ont cédé près de 5 dollars en 4 jours.