Le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a reconnu mardi que les efforts visant à parvenir à un accord-cadre sur la question du statut final d'un Etat Palestinien d'ici un an, se heurtaient désormais à de sérieux obstacles. Devant le Conseil de sécurité, réuni pour faire le point sur la situation au Moyen-Orient, Robert Serry a rappelé que les Etats-Unis avaient ''abandonné leurs efforts pour obtenir une reprise des pourparlers directs, après le refus d'Israël de proroger le gel de la colonisation''. ''Le Président de l'Autorité palestinienne a réaffirmé qu'il ne participerait pas à des négociations directes tant qu'Israël n'aura pas cessé ses activités liées à l'implantation de colonies de peuplement'', a-t-il insisté. Après avoir rappelé que l'administration américaine estimait qu'une ''stratégie nouvelle pour le Moyen-Orient était nécessaire'', Robert Serry a indiqué que ''des pourparlers directs avec chaque partie sur la question du statut final'' étaient déjà engagés. ''Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, attend des parties qu'elles y participent de manière sérieuse'', a-t-il indiqué, avant de préciser qu'il continuerait aussi ''à oeuvrer aux côtés des autres membres du Quartette (Etats-Unis, Russie et Union européenne et des partenaires régionaux et internationaux) pour la réalisation de la solution à deux Etats, gage d'une paix complète et durable dans la région. A propos de la colonisation israélienne, Robert Serry a affirmé que ces activités étaient ''contraires aux principes du droit international, des engagements pris en vertu de la Feuille de route et de la position exprimée par le Quartette''. Il a, ainsi, appelé Israël à ''respecter ses obligations en gelant toutes ces activités'', avant de demander aussi ''le démantèlement des points de passage érigés depuis mars 2001'' en Cisjordanie. Le Coordonnateur de l'ONU a ensuite abordé la situation humanitaire à Ghaza, estimant que la communauté internationale devait ''poursuivre ses efforts pour y améliorer les conditions de vie'' des Palestiniens. S'il a aussi salué ''la décision, prise le 8 décembre par Israël, d'autoriser les exportations à partir de Ghaza'', qualifiant cette reprise de ''déterminante pour relancer l'économie de Ghaza et son secteur privé'', Robert Serry a toutefois jugé ''le nombre de camions entrés dans le territoire depuis l'été ait baissé'' et a exhorté les autorités israéliennes ''à autoriser la fourniture des quantités de matériaux de construction nécessaires à la reconstruction, en particulier des écoles de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) d'ici à la fin de l'année''. Notons que l'émissaire américain pour la paix au Moyen-Orient, George Mitchell, a indiqué mardi que son pays continuerait ses efforts pour relancer les négociations de paix israélo-palestiniens en dépit des difficultés. "Il y a encore de nombreuses difficultés et obstacles sur la voie, mais nous sommes déterminés à persévérer dans nos efforts pour la creation d'un Etat independent et viable de Palestine", a declaré M. Mitchell à l'issue d'une rencontre avec le president palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah. Saeb Erekat, négociateur en chef palestinien, a indiqué que M. Abbas a informé M. Mitchel que les Palestiniens campent sur la demande de gel de la construction des colonies juives avant toute reprise des négociations.. M. Abbas a également demandé aux Etats-Unis,qui parraine les pourparlers, "afficher clairement et de façon claire sa position sur la détermination d'Israël à construire des colonies", a fait savoir M. Erekat. M. Mitchell, qui a entamé lundi une nouvelle tournée régionale, était au Caire pour des rencontres avec le président égyptien Hosni Moubarak et le chef de la Ligue arabe Amr Moussa. "Les parties ont indiqué qu'elles voulaient que les Etats-Unis continuent leurs efforts et dans les jours à venir nos discussions avec elles seront substantielles", a-t-il dit à l'issue de son entretien avec M. Moubarak. M. Mitchell a indiqué qu'il s'agirait de discussions séparées "en vue de faire des réels progrès dans les tout prochains mois sur les questions-clés d'un accord-cadre". L'émissaire américain a rappelé qu'en septembre les deux camps avaient "décidé ensemble" de travailler à des compromis fondamentaux" ouvrant la voie à un "traité de paix final".