"L'Algérie est un pays exemplaire, en matière de respect de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples", a indiqué, hier, Mme Zainabo Kayitesi Sylvie. S'exprimant lors d'un point de presse, à l'occasion de la visite en Algérie d'une délégation de la commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP), la commissaire en charge des activités de promotion en Algérie et présidente du groupe de travail sur la peine de mort en Afrique, n'a pas manqué de saluer les efforts consentis par les pouvoirs publics pour la protection des droits des peuples, en général. Mme Zainabo Kayitesi Sylvie, a eu, à l'occasion de sa visite de travail en Algérie, plusieurs entretiens avec les différentes autorités étatiques de haut niveau, des représentants des agences spécialisées du système des Nations unies et d'autres acteurs intervenant dans le domaine de la promotion et la protection des droits de l'homme en Algérie. Ainsi, la thématique liée aux droits de la femme, aux prisons et aux conditions dans les lieux de détention, ainsi que la question de la peine de mort constituent les principaux thèmes retenus par la commission. L'intervenante a tenu à souligner les efforts déployés par les pouvoirs publics pour scolarisation des filles, en particulier au niveau secondaire et universitaire, ainsi que la présence importante des femmes dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de la justice ; elle a également salué la volonté politique au plus haut niveau, qui s'est traduite par la révision constitutionnelle en faveur d'une plus grande représentation des femmes dans les postes électifs. S'agissant des conditions dans les centres de détention, Mme Catherine Dupe Atoki, commissaire, rapporteur spécial sur les prisons et les conditions de détention en Afrique et présidente du comité sur la prévention de la torture, des traitements inhumains, cruels et dégradants, s'est dite préoccupée par le surpeuplement des prisons en Algérie, elle demande ainsi, "l'accélération de la construction de nouvelles prisons pour juguler ce problème". A ce titre, l'Algérie devra réaliser une moyenne de 80 nouvelles prisons dont 13 seront très bientôt achevées. Par contre, l'intervenante a indiqué avoir apprécié les résultats des programmes éducatifs mis à la disposition des détenues pour favoriser leur réinsertion sociale et professionnelle, ainsi que le respect des standards minimaux en matière d'hébergement, de nourriture, de soins de santé, et de loisirs, en particulier dans la prison d'El Harrach. Pour sa part, Mme Soyata Maiga, commissaire, rapporteuse spéciale des droits des femmes en Afrique, a noté les avancées réalisées dans le domaine des droits de la famille à travers la révision du code de la famille. Elle a cependant déploré les lenteurs enregistrées dans le processus d'élaboration et d'adoption du projet de loi organique de mise en application de l'article 31 bis de la Constitution révisée pour l'intégration de la femme dans les assemblées élues. Elle estime en outre que "la révision du code de la famille doit être poursuivie en vue d'éliminer progressivement toutes les dispositions discriminatoires à l'égard de la femme et de la fille". Par ailleurs, concernant la question sur la torture, "l'Algérie est l'un des rares pays africains à avoir criminalisé la torture", a estimé maître Catherine Dupe Atoki. Elle a fait savoir qu'elle apprécie les mesures prises et les efforts consentis en vue de l'éradication de la pratique, notamment la sensibilisation continue, les contrôles exercés à plusieurs niveaux, ainsi que la poursuite systématique des auteurs d'actes de torture. S'agissant de la question de la peine de mort, l'intervenante a salué le moratoire observé par l'Algérie depuis 1993, et se félicite des grâces présidentielles pour commuer les peines de mort prononcées en peines de prison à perpétuité ou a durées déterminées. La délégation encourage la poursuite des débats sur la question de l'abolition de la peine de mort au sein de la société, entre les différents acteurs.