Selon le rapport sur la pauvreté rurale 2011 du Fonds international de développement agricole (FIDA), 1,4 milliard de personnes continuent à vivre dans l'extrême pauvreté, dont plus de 70% dans les zones rurales des pays en développement, où 925 millions d'entre eux sont sous-alimentés. " Pour nourrir les neuf milliards de personnes qui peupleront la planète d'ici à 2050, il faudra accroître la production vivrière de 70% et doubler le rendement agricole des pays en développement ", indique le rapport de la FIDA. " Pour relever ce défi, il faudra que l'efficacité de l'agriculture familiale soit considérablement renforcée dans ces pays, que les zones rurales exploitent à fond les possibilités de croissance de l'emploi non agricole, et que des efforts accrus et plus efficaces soient déployés afin de prendre en considération les préoccupations des populations rurales pauvres en tant qu'acheteurs de produits alimentaires ", proposent les experts de la FIDA. À travers des recherches approfondies menées par une équipe d'experts internationaux, régionaux et nationaux dans le domaine de la réduction de la pauvreté - ainsi que d'études de cas et d'interviews avec les populations rurales pauvres elles-mêmes -, le rapport fournit des informations précises sur la pauvreté rurale dans le monde et sur l'actuelle transformation des moyens de subsistance des ruraux pauvres. Il analyse les obstacles à l'origine de la grande difficulté des populations rurales à se libérer de la pauvreté, et recense les possibilités et la voie à suivre pour parvenir à une plus grande prospérité. Le document met en lumière les politiques et les actions que les gouvernements et les spécialistes du développement peuvent adopter en appui aux efforts déployés par les populations rurales afin de se libérer de la pauvreté. Les progrès de la lutte contre la pauvreté au cours de la dernière décennie ont été décevants, soulignent les experts. Le rythme de la réduction de la pauvreté entre 1990 et 1998 a été inférieur à un tiers de ce qui serait nécessaire pour atteindre l'objectif mondial. En Afrique subsaharienne, il n'a atteint qu'un sixième de ce qui serait nécessaire. Le montant réel de l'aide internationale a chuté entre 1987/88 et 1997/98. La part de l'aide attribuée aux pays pauvres ou aux pays les moins avancés, où vivent plus de 85% des pauvres, est restée d'environ 63%, et l'aide à l'agriculture a considérablement diminué. " Le monde rural est toujours négligé, bien qu'une très forte proportion des pauvres de la planète y vive ", déplorent les experts. Pour faire reculer la pauvreté en milieu rural, il faudrait que les Etats et les agences de coopération accroissent leur appui à la redistribution des terres agricoles en faveur des communautés, des ménages et des femmes pauvres, estime la FIDA. Une forte inégalité de la propriété foncière " semble figer " les relations sociales : son impact sur l'inégalité globale ne paraît pas diminuer même lorsque le rôle de l'agriculture perd de son importance. C'est pourquoi la réforme agraire reste un moyen économique de lutter contre la pauvreté en Amérique latine et en Afrique australe, où certains groupes ethniques sont prisonniers de la pauvreté rurale, ce qui est essentiellement dû à une inégalité extrême de la répartition des terres et de l'éducation.