Les prix du pétrole progressaient vendredi à l'ouverture à New York, soutenus par l'amélioration du marché du travail aux Etats-Unis. Vers 14h10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février s'échangeait à 89,17 dollars, en hausse de 79 cents par rapport à la veille. L'économie américaine a créé 103 000 emplois en décembre. C'est moins qu'attendu par les analystes (150 000), mais le taux de chômage a lui baissé bien plus qu'attendu, à 9,4%. "On savait que ces chiffres seraient bons", a commenté Phil Flynn, de PFG Best. "Pour la demande de pétrole, c'est une bonne nouvelle : la consommation va augmenter aux Etats-Unis", a-t-il ajouté. "Si le marché de l'emploi s'améliore, les sociétés vont utiliser plus de pétrole, les gens qui travaillent aussi". "D'un point de vue économique, cela augmente la probabilité de hausse des taux (de la banque centrale), cela augmente la probabibilité de voir les mesures de relance être arrêtées", a-t-il ajouté, relevant que les cours du pétrole à échéances éloignées (à partir de juillet 2011) baissaient. Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février s'échangeait à 94,16 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 35 cents par rapport à la clôture de la veille. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février prenait à l'inverse 41 cents à 88,78 dollars. Cette divergence entre les deux grandes places de cotation était soulignée par les analystes, qui la considéraient toutefois, à l'instar de Commerzbank, comme une "anomalie temporaire". Après leur forte hausse en début de semaine, où ils avaient atteint leur plus hauts niveaux depuis plus de deux ans à New York et Londres, les cours du brut ont plié sous le coup de prises de bénéfices et d'une nette remontée du dollar. L'euro s'installait vendredi sous le seuil de 1,30 dollar, qui progressait également face au yen, un mouvement rendant moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme l'or noir, par les investisseurs munis d'autres devises que le billet vert. Le marché attendait avec prudence la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, un indicateur majeur pour évaluer la vigueur de la reprise américaine. "Le sort du dollar à court terme est largement suspendu aux chiffres de l'emploi attendus aujourd'hui", rappelait David Hufton du cabinet PVM, alors que les experts de la banque SEB soulignaient que les investisseurs restaient prudents sur leurs achats en pétrole avant la publication de ce chiffre clé. "Nous penchons en faveur d'un chiffre positif qui sera favorable aux cours du brent", ajoutaient ces experts. Mais ils soulignaient aussi, comme leurs confrères, les "nombreuses incertitudes" régnant sur l'évolution des prix du brut, face à des indications largement contradictoires. La fin de la dernière vague de froid ayant sévi en Europe comme aux Etats-Unis plaide ainsi, comme la hausse du dollar, en faveur d'une détente des cours. A l'inverse, la volonté manifestée par les pays producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ne pas augmenter la production pèse sur les cours, tout comme le regain d'incertitude sur l'état de l'économie de la zone euro. Un accès de faiblesse de la monnaie européenne, "dont le sort à court terme dépend de la faculté du Portugal à échapper à un plan d'aide international", aurait des répercussions mécaniques sur la valeur du billet vert et donc celle du pétrole, notait le cabinet PVM. Pour lui, la balance penche en faveur d'une hausse continue. "Le cours du pétrole dépassera le seuil des 100 dollars au 1er trimestre", estimait-il, avant d'ajouter : "Au-delà, c'est le far-west !" et le domaine de l'inconnu.