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Les dernières mesures du gouvernement algérien face à l'inflation, la corruption et à la dominance de la sphère informelle seront-elles efficaces sans vision stratégique ?
Publié dans Le Maghreb le 11 - 01 - 2011


Professeur Dr Abderrahmane Mebtoul en management
stratégique - Expert International
Dans ce cadre, la sphère informelle en Algérie est favorisée par l'instabilité juridique et le manque de visibilité de la politique socio-économique. Les entrepreneurs qu'ils soient nationaux ou étrangers demandent seulement à voir clair, du moins ceux qui misent sur le moyen et long terme (investissement inducteurs de valeur ajoutée contrairement à l'importation solution de facilité). Or ils sont totalement désemparés face aux changements périodiques du cadre juridique ce qui risque de faire fuir le peu de capitaux surtout en cette période de crise qui montre le rapatriement massif vers les pays d'origine et orienter les nationaux vers la sphère informelle. Que nos responsables visitent les sites où florissent l'informel de l'Est à l'Ouest, du Nord au Sud et ils verront que l'on peut lever des milliards de centimes à des taux d'usure mais avec des hypothèques car existe une intermédiation financière informelle.
Le gouvernement ne peut empêcher cette pratique, malgré comme d'exiger un chèque pour un montant supérieur à 500.000 dinars puisque cette mesure a achoppé lorsqu'il a instauré dans un passé récent l'exigence d'un chèque pour 50.000 dinars, puisque existera un contrat moral (la confiance) entre le vendeur et l'emprunteur dans les règles de l'art. Les mesures autoritaires bureaucratiques produisent l'effet inverse et lorsqu'un gouvernement agit administrativement et loin des mécanismes transparents et de la concertation social, la société enfante ses propres règles pour fonctionner qui ont valeur de droit puisque reposant sur un contrat entre les citoyens, s'éloignant ainsi des règles que le pouvoir veut imposer : exemple les transactions aux niveaux des frontières pour contourner les myopies des bureaucraties locales, agissant sur les distorsions des prix et des taux de change et le droit coutumier dans les transactions immobilières. On ne peut isoler la sphère réelle de la sphère monétaire, le cours du dinar sur le marché parallèle en ce mois de novembre 2010 dépasse 120 dinars un euro dont avec la crise mondiale l'épargne de l'émigration ayant été affectée (diminution de l'offre) n'explique pas tout, l'explication essentielle étant le grossissement de la sphère informelle (accroissement également de la demande). Le constat est donc amer, pour les petites bourses, en l'absence de mécanismes de régulation et de contrôle, les prix des produits de large consommation connaissent, comme de coutume, notamment à la veille de chaque fête des augmentations sans précédent, les discours gouvernementaux et les organisations censés sensibiliser les commerçants ayant peu d'impacts, prêchant dans le désert, les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques. Un grand nombre d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur (agriculture et industries tant pour la production locale que pour les importations) prend des marges non proportionnelles aux services rendus ce qui fait que le contrôle sur le détaillant ne s'attaque pas à l'essentiel. Or, la sphère informelle contrôle quatre segments-clefs : celui des fruits et légumes, de la viande, celui du poisson pour les marchandises locales et pour l'importation, le textile - chaussures.
Avec la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité car il s'agit d'analyser les liens entre l'accumulation, la structuration du modèle de consommation et la répartition des revenus par couches sociales, enquêtes inexistantes en Algérie, l'enquête de septembre 2007 du CNAEP montre que 70% des revenus vont aux besoins essentiels ; mais avec l'inflation de retour depuis fin 2006 (4/4,5% entre 2007/2008, plus de 5% entre 2009/2010 selon l'officiel , selon nos enquêtes par échantillonnage 80% du revenu moyen des ménages s'adressent à cette sphère donc la renforçant. L'inflation étant par définition source de concentration du revenus au profit des revenus variables, si l'on maintient ce mode de gestion, le risque entre 2011/2014 , avec les dépenses improductives est une concentration au profit d'une minorité rentière existant un lien dialectique entre la logique rentière et l'extension de la sphère informelle produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des appareils de l'Etat..

5 - Cinquièmement, poser les liens entre la sphère informelle et la gouvernance
La construction d'un Etat de Droit est inséparable de l'instauration d'une véritable économie productive reposant sur l'entreprise créatrice de richesses ce, afin de pouvoir favoriser une saine concurrence et attirer les flux d'investissement nécessaires pour une croissance durable, Il ne suffit pas de crier sur les toits que cette sphère ne paye pas les impôts. Il faut expliquer les raisons de son existence et de son extension et surtout les actions à mener pour son intégration, dans la mesure où la sphère informelle n'est pas le produit historique du hasard mais trouve son essence dans les dysfonctionnements de l'Etat et ce, à travers toutes les sphères, n'étant que la résultante du poids de la bureaucratie et du trop d'Etat au sein d'une économie et du blocage des réformes. Aussi, les obstacles ou la rapidité de la construction d'un Etat de droit et d'une véritable économie de marché concurrentielle qui fait que cette sphère diminue ou s'étend. Cela pose d'ailleurs la problématique de la construction de l'Etat et ses nouvelles missions en économie de marché. C'est faute d'une compréhension l'insérant dans le cadre de la dynamique sociale et historique que certains reposent leurs actions sur des mesures seulement pénales.la taxent de tous les maux, paradoxalement par ceux mêmes qui permettent son extension en freinant les réformes. Cela ne concerne pas uniquement les catégories économiques mais d'autres segments difficilement quantifiables. Ainsi, la rumeur est le système d'information informel par excellence, accentué en Algérie par la tradition de la voie orale, rumeur qui peut être destructrice mais n'étant que la traduction de la faiblesse de la démocratisation du système économique et politique, donnant d'ailleurs du pouvoir à ceux qui contrôlent l'information. L'utilisation de divers actes administratifs de l'Etat à des prix administrés du fait des relations de clientèles transitent également par ce marché grâce au poids de la bureaucratie qui trouve sa puissance par l'extension de cette sphère informelle. Cela pose d'ailleurs la problématique des subventions qui ne profitent pas toujours aux plus défavorisées (parce généralisables à toutes les couches) rendant opaques la gestion de certaines entreprises publiques et nécessitant à l'avenir que ces subventions soient prises en charges non plus par les entreprises mais budgétisées au niveau du parlement pour plus de transparence. Toute analyse objective de la sphère informelle et de l'inflation, la facilité de certains responsables étant d'imputer cela à l'inflation importée alors pourquoi au moment où le taux d'inflation mondial tenant vers zéro, n'ya t-il pas répercussion de cette baisse, doit partir d'une analyse globale, des mécanismes de régulation internes largement influencés par la régulation de l'économie mondiale , l'économie algérienne étant une économie totalement rentière exportant 98% en hydrocarbures brut et semi bruts et important 75% de ses besoins de l'étranger. Les mesures pénales sans mécanismes clairs et le combat contre la corruption qui s'est socialisée sont inopérants renvoyant au mode de gouvernance. Aussi les méthodologies de calculs valables dans une économie structurée, comme j'ai eu à le démonter depuis des années, donnent des résultats biaisés, d'où les taux officiels de l'inflation de chômage( moins de 10% en 2010 alors que certains organismes indépendants donnent plus de 20% dont plus de 30% touchant les jeunes et surtout les femmes et d'une baisse du taux d'inflation qui serait passée de 5,7% en 2008 à 4,5% en 2010 alors que les études sérieuses sur la région Mena donnent pour l'Algérie un taux supérieur à 10% ) qui sont des données fictives déconnectées de la réalité de la société algérienne. Nos responsables vivent-ils en Algérie ? Et les huit dernières mesures transitoires annoncées par le gouvernement le 8 janvier 2011 auront elles comme impact une baisse de 41% sur le produit final ce que bon nombre d'experts contestent, comme la suspension des droits de douanes est instaurée du 1er janvier 2011 au 31 août 2011, à l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires, ces droits de douanes étant de l'ordre de 5%,la suspension de la TVA de 17% sur le sucre roux et sur les matières premières entrant dans la production des huiles alimentaires, l'exonération de l'IBS sur l'activité de production, de traitement et de distribution des huiles alimentaires et du sucre cet impôt étant de 19% pour les activités de production et de 25% pour les activités de distribution, la création d' un système de stabilisation permanent des prix du sucre et des huiles alimentaires pour faire face à l'avenir et de façon durable à toute fluctuation des cours sur le marché international, l'exonération temporaire exceptionnelle des droits de douanes et de la TVA exigibles à l'importation du sucre blanc, que les grossistes n'ont nullement à présenter au producteur de sucre ou d'huile alimentaire ni une documentation nouvelle ni à procéder au règlement de leurs commandes par chèque, cette dernière mesure ne devenant obligatoire qu'à la fin du mois de mars 2011 et enfin les prix du blé fourni aux minoteries sont subventionnés par l'Etat et demeureront inchangés. Or, sans une vision stratégique d'ensemble de sorite de la crise multidimensionnelle supposant une profonde mutation systémique embrassant le politique, l'économique et le social solidaires, ces mesures s'assimileront à du replâtrage.
Voir l'intervention du docteur Abderrahmane MEBTOUL Unesco/ l'African Training Research Centre in Administration Development 8 février 2010 en présence de plus d'une dizaine de Ministres et secrétaire d' Etat africains et des directeurs généraux et représentants de la majorité de s Etats africains, ainsi que des missions diplomatiques et institutions un séminaire international sur la bonne gouvernance en Afrique
" vers une nouvelle gouvernance des services publics et des institutions de l'Etat en Afrique face aux nouvelles mutations mondiales". Ronéotypé CAFRAD /UNESCO.


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