Une réunion du Quartette international pour le Proche-Orient se tiendra le 5 février, en marge de la conférence annuelle sur la sécurité prévue à Munich (Allemagne), a annoncé jeudi la porte parole de la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Catherine Ashton. "Comme Mme Ashton l'a proposé la semaine dernière, le Quartette se réunira au plus haut niveau le 5 février en marge de la Conférence annuelle sur la sécurité prévue à Munich (sud de l'Allemagne)", a indiqué Maja Kocijancic. A signaler que la conférence annuelle sur la sécurité est prévue du 4 au 6 février à Munich. La réunion du Quartette sur le Proche-Orient verra la participation du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a précisé la porte-parole d'Ashton. "L'objet de cette réunion sera de contribuer à trouver une solution pour sortir de l'impasse", selon Mme Kocijancic. Après avoir été brièvement relancés le 2 septembre 2010 à Washington, les pourparlers de paix israélo-palestiniens sont toujours bloqués par la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Notons par ailleurs que le porte-parole du département d'Etat américain Philip Crowley a indiqué que l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a eu des entretiens jeudi à Washington avec le négociateur en chef de l'Autorité palestinienne, Saeb Erekat. L'émissaire américain s'entretiendra également avec le négociateur en chef israélien Yitzhak Molkho, a ajouté M. Crowley lors de son briefing quotidien, ajoutant que les discussions avec chacun des deux négociateurs palestinien et israélien entraient dans le cadre des efforts visant à parvenir à un accord pour la reprise des négociations directes israélo-palestiniennes. M. Crowley a déclaré que les discussions entre Mitchell et Erekat ont aussi abordé le projet de résolution que la partie palestinienne compte soumettre devant le Conseil de sécurité de l'ONU pour condamner et mettre un terme aux constructions et expansions des colonies juives en Cisjordanie occupée et à El-Qods. Cependant, M. Crowley a réitéré la position américaine qui refuse de discuter de la question des colonies devant cette instance onusienne, considérant que "les parties doivent travailler à trouver un moyen de reprendre les négociations comme le seul moyen de résoudre, une fois pour toutes, ces questions difficiles dans ce conflit." Israël poursuit implacablement sa politique de judaïsation d'El-Qods occupée en adoptant jeudi le projet de loi qui considère la Ville sainte comme "la zone de priorité nationale" des Israéliens, provoquant la colère des Palestiniens qui dénoncent les visées de l'occupant sur leurs propres terres. En réaction à l'adoption mercredi par la Knesset (Parlement israélien), de ce projet, un responsable du mouvement palestinien Fatah, chargé du dossier d'El-Qods Hatem Abdelkader, a qualifié jeudi de "dangereux" ce plan, qui selon lui, "vise à judaïser la Ville sainte et encourage les extrémistes juifs et les colons à s'y installer". Selon ce même responsable, l'adoption de ce plan s'inscrit également dans le cadre de la politique de colonisation que l'occupant israélien poursuit, sans répit, dans les territoires palestiniens, malgré les appels internationaux pour l'arrêt des constructions juives, jugées illégales au regard du droit international. Pour sa part, le ministre palestinien des Wakfs et des Affaires religieuses du gouvernement limogé du Hamas, Taleb Abou Chaar, a dénoncé l'adoption de ce projet et appelé, dans un communiqué, à préserver la ville d'El-Qods et à la protéger des pratiques provocatrices répétées menées par l'occupant. Ce ministre a également imputé l'entière responsabilité aux autorités occupantes quant aux plans et projets de colonisation auxquels la Ville sainte est souvent exposée. Il a également dénoncé la destruction par des "extrémistes juifs" d'environ 20 tombes musulmanes dans la ville d'El-Qods, au vu et au su des autorités de l'occupation israéliennes. Avant son adoption par le Parlement israélien, le projet de loi considérant El-Qods comme "la zone de priorité nationale" d'Israël avait déjà provoqué, ces derniers mois, l'ire des Palestiniens et l'indignation de nombreux pays dans le monde estimant que ce plan vise à "détruire et changer la réalité géographique d'El-Qods pour construire une autre ville à l'aspect israélien". Parmi les tentatives israéliennes de s'accaparer des terres palestiniennes figure également la démolition par l'occupant de nombreuses maisons et bâtiments palestiniens notamment en Cisjordanie pour y ériger de nouvelles constructions au profit des colons. La dernière démolition en date a visé, cette semaine, l'hôtel +Shepherd+, un bâtiment historique situé dans le quartier palestinien de Cheikh Jarrah en Cisjordanie occupée. Par ailleurs, des colons israéliens ont demandé à pouvoir construire 50 logements, en plus des 20 prévus, sur le site de cet hôtel, selon le quotidien israélien Haaretz. La destruction de cet hôtel avait suscité de nombreuses condamnations en Palestine et au sein de la communauté internationale estimant que cette nouvelle provocation "a mis fin à toute chance d'un retour aux négociations de paix", au point mort depuis cinq mois. Parrainés par les Etats-Unis, les pourparlers de paix directs entre Palestiniens et Israéliens sont suspendus depuis septembre 2010 lorsqu'Israël a refusé de renouveler le moratoire sur la construction des colonies juives, comme exigé notamment par l'Autorité palestinienne. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ne cesse de réitérer qu'il ne participerait pas à des pourparlers de paix aussi longtemps qu'Israël poursuivrait sa politique de construction sur les terres que les Palestiniens revendiquent pour leur futur Etat.