L'ampleur des projets lancés dans le cadre des programmes de développement financés par la dépense publique maintient la pression sur le marché du ciment. En plus du ciment produit localement, les pouvoirs publics recourent, de façon régulière, à l'importation afin de mettre fin à la spéculation et à la hausse des prix. Dans ce sens, le Groupe industries ciments d'Algérie (Gica) a décidé d'importer 1,15 million de tonnes de ciment. Après les appels d'offres lancés par la Sodismac pour importer 800 000 tonnes de ce matériau de construction, c'est au tour de la Société des ciments de Hamma Bouziane (SCHB), basée à Constantine, de lancer un appel d'offres international pour la fourniture de 350 000 tonnes de ciment afin d'approvisionner les chantiers de l'Est du pays. Le port d'Annaba a été choisi pour le déchargement de cette quantité de ciment, selon la SCHB. Les fournisseurs intéressés doivent déposer leurs offres avant le 10 février prochain, selon la même source. Ces importations sont destinées à baisser la pression sur le marché, en attendant l'augmentation des capacités des cimenteries publiques. La forte demande sur le ciment a fait en sorte que le marché de ce matériau de construction connaisse une véritable crise qui a atteint son pic au cours de l'année 2009. Pour y remédier, les pouvoirs publics ont prévu un investissement de 141 milliards de dinars pour un objectif de 20 millions de tonnes de ciment et 7 millions de tonnes de granulats. Le groupe Gica a signé, récemment, des conventions de financement à des conditions avantageuses avec le Fonds national de l'investissement (FNI) et la Banque extérieure d'Algérie. Dans le même contexte, un autre projet de développement, piloté par le Groupe des ciments de l'Est (ERCE GIC), avait prévu un investissement total de 780 millions de dollars pour augmenter de 6 millions de tonnes supplémentaires par an les capacités de production de 3 grandes cimenteries publiques ; la Société des ciments de Chlef ECDE, Aïn El Kebira (Sétif) et enfin la Société des ciments de Béni Saf. Dans ce cadre, la Société des ciments de Béni Saf (filiale du Groupe ERCO) a procédé à l'ouverture de capital social, dans une première phase, de 10% au profit du groupe Pharaon (Arabie saoudite). La Société des ciments de Zahana du même groupe a vu aussi l'ouverture de son capital à hauteur de 35% pour le compte de la société Asec (Egypte). Pour sa part, la société italienne Buzzu Unucem a contribué à hauteur de 35% dans la Société des ciments de Hadjar (filiale du groupe ERCE) et dans celle des ciments de Sour El Ghozlane avec le même taux. Le Groupe ERCE est, également, en phase de sélection d'un partenaire étranger pour la construction "clés en main" d'une nouvelle ligne de production d'une capacité de 6000 tonnes par jour, soit 2,2 millions de tonnes par an. Il est attendu que ces extensions portent la production de ciment à hauteur de 18 millions de tonnes annuellement, à partir de 2012. Une production plus que suffisante pour les besoins du pays, estiment les initiateurs de ce projet qui parlent de la possibilité d'exporter une partie de cette production. En attendant, le sac de ciment de 50 kilos, cédé à 230 dinars à la sortie des usines publiques, est vendu à plus de 700 dinars pour les autoconstructeurs. Une situation générée par la prolifération des pratiques spéculatives qui ont amené les responsables en charge du secteur à importer un million de tonnes de ciment, au cours de l'année écoulée.