Les pouvoirs arabes vont tenter absolument de resserrer les rangs autour de réformes communes axées à la fois sur les protections sociales et les mises à l'abri de ce qui s'apparente à des insurrections. Pratiquement, les discours officiels des présidents vont tenter de mobiliser les opinions publiques sur la base de l'identification des objectifs poursuivis et du balisage des itinéraires à emprunter tout en faisant le lien entre l'impératif du succès de leurs programmes et les retombées positives sur le bien-être des populations. Il sera mené une politique permanente d'explication qui servira de relais à celle que développeront les présidents. Les présidents interviendront en permanence par discours enflammés. Les éléments constitutifs d'un nouvel ordre social inscrit à la fois dans la vision des implications des programmes arabes concertés et de leurs implications seront mieux explicités pour fournir aux populations une lecture peut-être plus sereine que celle qu'elles se font parfois de leur avenir. Les ministres seront appelés à ne pas oublier qu'ils sont également des politiques et pas seulement des chefs de chantiers. Leurs discours auront à s'alléger des concepts difficiles à saisir par les populations. Les partenaires étrangers devraient comprendre qu'un des objectifs fondamentaux, sinon l'objectif de l'économie de marché, est bien celui d'acquérir la capacité à financer le développement en substitution à l'endettement étatique et à la dépense publique. C'est bien pour parvenir à ce niveau de développement de l'économie de marché que les pays arabes vont se lancer dans le partenariat, un nouveau partenariat et qu'ils s'attendront à ce que leurs partenaires fassent un effort dans ce sens. Les Etats se verront contraints dans cette période transitoire d'avancée vers l'économie de marché de prendre en charge sur des dépenses publiques le financement de la croissance et, notamment le rattrapage des déficits cumulés en infrastructures portuaires, routières ,en équipement pour l'alimentation en eau des personnes et de l'agriculture ainsi que la construction de plusieurs millions de logements et la réalisation cumulée de plusieurs millions d'emplois pour répondre aux attentes populaires en la matière. Nombreux parmi les populations arabes qui accréditent la thèse selon laquelle ces dernières seront jetées en pâture aux forces du marché et craignent que leur bien-être social ne soit considéré comme une charge pour les entreprises et qu'ils vont faire les frais d'une vision économique fondée sur l "abaissement des coûts salariaux et sociaux en vue de créer les conditions d'une compétitivité performante. Dans ce contexte justement, où la compréhension de ce qui se passe sur le plan des privatisations paraît assez difficile et où il apparaît également au vu de la difficulté à trouver un premier emploi pour les jeunes arrivés sur le marché du travail et même pour les diplômés que le processus d'entrée dans l'économie de marché est difficilement maîtrisable, la tendance constatée est aux manifestations et parfois même aux émeutes en substitution à la patience et au dialogue.