Impulser la coopération pour l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques est l'objectif que se sont fixé les pays arabes lors de leur dernière rencontre à Riyad. En effet, le sommet de Riyad a chargé l'organisation arabe de l'énergie d'esquisser une approche arabe en vue de l'application de la résolution adoptée par le sommet relative au développement de l'énergie atomique à des fins pacifiques et de mettre en place un programme collectif de coopération arabe dans le domaine. C'est donc dans cette optique que l'Organisme arabe de l'énergie atomique tiendra une réunion du 2 au 4 juillet à Tunis pour dégager une approche arabe globale à soumettre au prochain sommet, en vue de la mise en place d'un programme de coopération pour l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques, a annoncé le directeur général de l'organisation, Mahmoud Nasreddine, en marge des travaux de la réunion des présidents des organisations arabes spécialisées au Caire. Selon le directeur général de cette organisation, l'approche en question va prévoir des actions pratiques en vue d'aider les pays arabes à utiliser l'énergie atomique à des fins pacifiques dont la production d'électricité et le dessalement de l'eau de mer. Il a ajouté que ces deux créneaux revêtent des dimensions internationales du fait de la rareté de l'eau potable et de la crainte d'une éventuelle flambée des prix du pétrole utilisé dans la production de l'électricité et le dessalement de l'eau de mer. Commentant le scepticisme de certaines puissances étrangères à l'égard du programme nucléaire arabe, arguant que les pays arabes ont suffisamment de sources d'énergie fossile pour se passer de l'énergie atomique, M. Mahmoud Nasreddine a précisé que la décision d'exploiter l'énergie atomique dans la production d'électricité et le dessalement de l'eau de mer relève d'une approche stratégique et non pas économique, et ce, à l'effet de permettre aux pays arabes de répondre à leurs besoins croissants en matière d'énergie d'autant que les ressources gazières et pétrolières sont appelées à s'épuiser. M. Nasreddine a, par ailleurs, observé, concernant les estimations des quantités d'uranium que recèlent les pays arabes, que "nous n'avons pas d'idée précise sur le volume d'uranium disponible dans le monde arabe, mais les informations dont nous disposons font état de l'existence de cette ressource dans certains pays arabes". A l'instar d'autres régions de la planète, le monde arabe connaît actuellement une activité industrielle gourmande en énergie. C'est la raison pour laquelle plusieurs pays arabes ont entamé des programmes de recherche visant à optimiser l'utilisation de l'énergie nucléaire civile. Pour rappel, l'Algérie, le Maroc, l'Egypte et la Libye n'ont pas caché leur ambition dans le domaine. Le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) a également décidé de lancer une étude de faisabilité d'un programme nucléaire civil commun aux six Etats membres - Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn, Qatar, Oman et Koweït - qui serait conforme aux "accords et normes internationales" en vigueur.