Le 19e sommet arabe annuel s'est ouvert hier à Riyad, en présence de plusieurs chefs d'Etat et souverains dont M. Abdelaziz Bouteflika. Les chefs d'Etat et souverains des pays arabes réactiveront à l'occasion de ce sommet le plan de paix, adopté lundi dernier, par leurs chefs de diplomatie, " sans amendement " et le comité de 11 pays dont l'Algérie, décidé à Beyrouth en 2002, pour expliquer ce plan aux membres au Conseil de sécurité et au Quartette. Le comité fonctionnera avec des groupes formés de deux ou trois pays chacun. Il aura pour première mission, l'enregistrement de cette proposition de paix avec Israël, adoptée en 2002 à Beyrouth, au Conseil de sécurité. Selon la presse du Caire, le groupe, qui aura en charge les contacts avec Israël, sera composé par l'Egypte et la Jordanie. " Tous les points qui ont été soumis aux chefs d'Etat ont été réglés par les ministres des Affaires étrangères " dont Tayeb Louh, notre ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a déclaré Abdelkader Hadjar, le représentant permanent de l'Algérie à la Ligue arabe. La décision des pays arabes d'entériner, pour la première fois en tant que bloc, l'ouverture de négociations avec l'Etat hébreu, trouvera-t-elle un écho au cours de ce sommet ? "Si cette initiative est anéantie, je ne crois pas que se présentera une meilleure chance de paix dans le proche avenir", a déclaré le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Plusieurs pays arabes, ont dans le passé, négocié avec Israël. Trois seulement (Egypte, Jordanie et Mauritanie) ont normalisé leurs relations celui-ci. Le plan de paix arabe, proposé en 2002 par le roi Abdallah d'Arabie saoudite, alors prince héritier, exige d'Israël, le retrait total de tous les territoires qu'il a occupés depuis 1967, pour que les pays arabes mettent fin à l'état de belligérance existant avec lui. Concernant l'Irak, le projet de déclaration finale du sommet évoquera un calendrier pour le retrait des troupes étrangères de ce pays. Certains doutent de la suite que réservera l'Etat hébreu à la proposition arabe à l'image de l'émir Saoud al-Fayçal, qui a estimé à l'ouverture de la rencontre qu'un éventuel rejet par Israël de l'initiative arabe de paix signifierait qu'il "ne veut pas de paix" et que les Israéliens "ne remettront pas leur avenir dans les mains des gardiens de la paix, mais dans celles des seigneurs de la guerre". Selon cet émir, il est peu probable que la proposition d'une nouvelle offre diplomatique, d'autant que "l'expérience a démontré, par le passé, qu'en tendant la main à Israël, on n'obtient rien en retour", démentant ainsi toutes les supputations sur une éventuelle modification, lors du sommet de Riyad, de l'initiative arabe ou une normalisation avec Israël avant que celui-ci ne se plie aux conditions incluses dans l'initiative arabe de paix. "Un autre Etat arabe vient de reconnaître Israël, qu'a-t-on obtenu en contrepartie ? Même la reconnaissance d'Israël par un grand pays arabe de la dimension de l'Egypte n'avait pas changé d'un iota l'attitude d'Israël envers la paix", a soutenu le ministre saoudien. Au delà des questions politiques, d'importants dossiers économiques seront également examinés par les chefs d'Etat arabes. Un projet d'une union douanière et d'un tribunal des investissements, dont l'objectif sera de "rassurer les hommes d'affaires arabes qui investissent dans des pays arabes", leur sera soumis. La création d'une union douanière arabe a été décidée lors du dernier sommet de la Ligue, tenu en mars 2006 à Khartoum, au Soudan. Le Koweït a également proposé de convoquer un sommet arabe spécial "avec un seul point à l'ordre du jour : comment développer les relations économiques entre les pays arabes. Ce point a été adopté par les ministres et sera proposé au sommet pour adoption. Le lancement d'un satellite arabe d'observation de la Terre, sur proposition de l'Algérie, et la création d'une agence chargée de la protection de l'environnement seront également examinés au sommet de Riyad. Les 22 pays membres de la Ligue discuteront en outre de l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques à travers l'adoption d'une stratégie arabe en la matière, d'une stratégie de développement agricole portant jusqu'à 2025, de la stratégie arabe des télécommunications et de l'information et de la création d'un Conseil arabe de la richesse piscicole. D'autre part, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, a récemment déclaré que le sommet arabe traitera un "important" document sur le développement de l'enseignement et de la recherche scientifique.