La Banque centrale européenne (BCE) devra relever ses taux directeurs si l'inflation ne commence pas à ralentir d'ici la fin de l'année 2011, a déclaré dimanche José Manuel Gonzalez-Paramo, membre du directoire de la BCE. "La BCE est persuadée que la hausse actuelle du taux d'inflation est temporaire, et liée aux cours de certaines matières premières. Nous espérons qu'il commencera à diminuer de nouveau à la fin de l'année", a-t-il déclaré au cours d'une interview accordée au journal ABC. "Mais si cela ne se produit pas ainsi, il faudra que nous relevions les taux. Nous ne pouvons pas laisser l'inflation hors de tout contrôle." La BCE a sans surprise laissé ses taux directeurs inchangés jeudi. Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a estimé que le taux d'inflation devrait continuer sa progression et dépasser l'objectif de la BCE pendant une grande partie de l'année, mais ne menace pas pour le moment la stabilité des prix à moyen terme. José Manuel Gonzalez-Paramo a par ailleurs ajouté que l'euro n'est pas en danger, mais a appelé à ne pas ignorer le sentiment des marchés que certains Etats ne s'engagent pas suffisamment en matière de restrictions budgétaires. Notons qu'après un début de séance en hausse face au billet vert jusqu'à 1,363 dollar, l'euro repart à la baisse à la mi-séance pour coter environ 1,355 dollar, affecté par un indicateur décevant. De même, la monnaie unique se déprécie très légèrement face à la devise japonaise à 111,6 yens, le dollar s'échangeant donc 82,4 yens environ. Comparé aux autres grandes devises européennes, la devise européenne recule à 0,841 livre sterling et mais remonte à 1,30 franc suisse. L'euro pâtit d'une rechute de 3,4% des commandes à l'industrie en Allemagne en décembre 2010, là où les économistes prévoyaient en général une baisse de moins de 2%. Ce net retrait intervient après une hausse de 5,2% au mois de novembre. Le retournement de fin d'année s'explique par une rechute de 8,9% des commandes en provenance des pays hors zone euro et un recul de 2,4% de celles provenant d'Allemagne. Cette piètre performance laisse présager un ralentissement de la croissance allemande, véritable moteur de la zone euro depuis la sortie de la récession. D'autres données fourniront des indications supplémentaires sur l'économie allemande cette semaine, notamment la production industrielle (mardi) que les spécialistes attendent en léger repli, et la balance commerciale (mercredi).