Le Fonds international de développement agricole (FIDA) vient d'accorder un prêt de 6,50 millions d'USD et un don de 6,50 millions d'USD à la République du Niger. Ce montant aidera le pays pour atténuer les effets de la grave crise alimentaire et pastorale provoquée par la sécheresse en 2010 dans Maradi, Tahoua et Tillabéri, les régions les plus exposées du pays, a annoncé ce jour l'organisme de développement rural des Nations Unies.L'accord de prêt et don pour le programme d'urgence en faveur de la sécurité alimentaire et du développement rural a été signé ce jour à Rome par Mireille Fatouma Ausseil, Ambassadeur et Représentant permanent de la République du Niger auprès du FIDA et Kanayo F. Nwanze, Président du FIDA. La très vulnérable région sahélienne est une étroite bande de terre située au sud du désert du Sahara qui couvre le Burkina Faso, l'Erythrée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, le Soudan et le Tchad. La sécheresse qui a sévi au Sahel de la fin des années 1960 au début des années 1980 a entraîné une famine qui a tué un million de personnes et dont 50 autres millions ont souffert.Des précipitations faibles et irrégulières depuis l'année dernière ont conduit à une nouvelle crise, avec le Niger comme épicentre, où une population estimée à 7,1 millions de personnes est en situation d'insécurité alimentaire. Le programme d'urgence en faveur de la sécurité alimentaire et du développement rural vise à reconstituer le capital productif des ménages ruraux vulnérables les plus exposés à l'insécurité alimentaire. Le programme va aussi renforcer les systèmes de production alimentaire locaux (les systèmes de production de riz et de blé), améliorer la mobilité des personnes et des biens et assurer un accès adéquat des communautés rurales et du bétail à l'eau. Le programme atteindra plus de 121 000 vulnérables ménages ou près de 847 000 personnes vivant dans les zones rurales vulnérables des régions de Maradi, Tahoua et Tillabéri. Les femmes et les jeunes représenteront respectivement au moins 30 pour cent du groupe cible total.Avec ce nouveau programme, le FIDA en est à la dixième opération financée au Niger, pour un investissement total de 310 millions d'USD ayant bénéficié à plus de 725 000 ménages.En 2004, après plusieurs invasions de criquets pèlerins, une épisode de sécheresse a encore aggravé la situation en 2005, et 3,5 millions de personnes dans quelque 3 000 villages ont de graves pénuries alimentaires. Le Niger a été le plus durement touché, notamment la région de Maradi où environ 70 pour cent de la population vivent au-dessous du seuil de pauvreté.Suite de la crise alimentaire de 2005, le Projet de promotion de l'initiative locale pour le développement à Aguié, appuyé par le FIDA, a créé un nouveau type de banques de céréales dans la région de Maradi. Connue localement sous le nom de banque de soudure, cette réserve prête de la nourriture aux agriculteurs au cours de la campagne de semis pour les aider à traverser la période de soudure - de mi-juillet à mi-septembre - qui précède la récolte, au moment où les greniers à céréales familiaux sont presque vides. Au cours de ces quelques mois, les familles ne prennent généralement qu'un repas par jour. Mais c'est également le moment des semis pour les paysans et ils ont besoin de forces pour travailler dans les champs.Le concept de banque de soudure repose sur l'échange. Chaque semaine, les agriculteurs pauvres reçoivent des céréales en prêt. Ils doivent ensuite rembourser - non pas en argent mais en céréales - au moment de leur propre récolte. Ils ajoutent 25 pour cent d'intérêt pour remplacer le stock et couvrir les frais de stockage et d'entretien. Ce sont les villageois qui ont eux-mêmes décidé de ce pourcentage. R.A.