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Les banques, l'administration et le manque de vision économique sous les feux de la critique du patronat Le président de la CGEOA brosse un tableau noir de la PME
Le patronat est plus que remonté contre les décisions prises par le gouvernement dans le domaine économique. A l'image de la Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algérien (CGEOA) qui s'est montrée très critique sur certaines dispositions, tout comme les lenteurs administratives qu'elle considère comme un handicap de plus à l'évolution de la PME en Algérie. Habib Yousfi, le président de la CGEOA, a brossé un tableau noir de l'état de l'entreprise algérienne à cause, d'une part, du manque de financement et des mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finance 2009 d'autre part. "Depuis 2009, l'entreprise algérienne est étranglée à cause de la lettre du crédit qui a rendu difficile l'approvisionnement en matières premières. Cela nécessite des fonds importants qui ne sont malheureusement pas disponibles", a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Pour lui, cette situation a engendré une baisse de l'activité industrielle et par ricochet des pertes d'emploi et des fermetures d'unités de fabrication. Habib Yousfi n'a pas été également tendre avec les banques, estimant que celles-ci ne "jouent pas le jeu". Il s'interroge ainsi sur la "disponibilité de 1300 milliards de dinars au niveau des banques publiques mais qui ne sont pas mis à la disposition des PME qui souffrent pourtant du manque de financements". Le président de la CGEOA le dit clairement : "Cette situation me dérange car tout cet argent doit normalement servir à financer les entreprises. Pourtant le président de la République à interpellé les responsables des banques à mettre ces fonds au service de l'économie mais son appel n'a pas été suivi". Les banques, poursuit-il, "se cachent derrière le risque pour ne pas financer les PME et sur des déclarations faisant état de crédits non remboursés par les entreprises". Mais, selon Habib Yousfi, la part du lion des crédits revient au secteur public qui en bénéficient à hauteur de "80% contre 10% seulement pour le privé". Habib Yousfi ne s'arrête pas à ce stade de la critique et déplore aussi le "manque de visibilité et de stratégie pour le développement de la PME". Ce qui rend encore la tâche plus complexe aux entreprises c'est le manque de transparence dans l'attribution des marchés publics. Habib Yousfi parle de "monnayage de marchés qui se fait au détriment du secteur privé qui peut si ces projets lui ont été raccordés résorber une partie du chômage". Le président de la CGEOA plaide enfin pour un "assainissement de l'administration pour mettre un terme à la corruption qui est un problème majeur".