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“La politique de mise à niveau doit être revue dans son ensemble” M. Habib Yousfi, président de la confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens (C
Il a, en revanche, accueilli favorablement la décision prise par l'Etat de conserver la majorité pour les partenaires locaux dans tous les projets d'investissement initiés en partenariat avec des groupes étrangers. La politique de mise à niveau engagée en Algérie continue de faire des mécontents sur la scène économique du pays. C'est au tour du président de la Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens (CGEOA), M. Habib Yousfi de la dénoncer. “Cette politique doit être revue dans son ensemble”, dit-il. Le patron de cette organisation déplore la façon avec laquelle est menée cette opération dans le cadre des programmes Meda. “Ces deux plans n'ont pas fonctionné totalement”, précise-t-il. Car, poursuit-il, “les fonds dégagés pour réaliser cet objectif ont été utilisés en partie exclusivement par des experts étrangers. Aucun expert algérien n'a été mobilisé pour cette action”. Et d'ajouter : “Cette mise à niveau n'a pas été suivie d'effet pour permettre aux entreprises algériennes d'être au même niveau que certaines sociétés activant dans le cadre de l'Union européenne.” Le souci de M. Yousfi est, à ce propos, la concrétisation d'une compétitivité saine. Ce qui est, en outre, à ses yeux plus impératif c'est le transfert de technologie. Pour lui, “l'objectif assigné à cette mise à niveau n'est pas atteint”. Sur un autre registre, la décision prise par l'Etat de détenir désormais la majorité du capital pour les partenaires locaux dans tous les projets d'investissement initiés en partenariat avec des groupes étrangers, a été accueillie favorablement par le président de CGEOA. Cette mesure se veut, selon lui, une mesure importante pour promouvoir l'économie nationale à l'instar de ce qui se fait en Europe et aux Etats-Unis. Cependant, et afin de s'éloigner de plus en plus de la dépendance de notre économie vis-à-vis des hydrocarbures, M. Yousfi propose la mise en place d'une stratégie à même de créer un réseau de PME/PMI, créateur de richesses et d'emplois. Car, argue-t-il, ces ressources naturelles ne peuvent rester intarissables éternellement. Et par conséquent, les recettes tirées de ces richesses ne seront pas maintenues de manière continue. Et la crise, estime le président de la CGEOA, a permis de réveiller les consciences sur les risques encourus si l'on ne concrétise pas notre autonomie des revenus issus des exportations du pétrole et du gaz. Elle (la crise) va, en revanche, accélérer, relève-t-il, la chute drastique des recettes du pays. “Ce qui va entraîner également une diminution des recettes fiscales remettant en cause ainsi le financement de la réalisation de certains investissements publics et même la couverture des budgets de l'Etat”, affirme Habib Yousfi sur les ondes de la radio Chaîne III. Pour faire face aux méfaits de la crise, il suggère donc cette stratégie qui prendra en considération la productivité et la mobilisation de toutes les potentialités du pays. C'est avec cette politique, aussi, que l'Algérie pourra, indique-t-il, réduire davantage ses importations de produits alimentaires de première nécessité dont la facture a dépassé les 7 milliards de dollars en 2008. Pour cela, il faut, insiste-t-il, encourager et renforcer les diverses filières agricoles. À une question sur l'ouverture du marché national notamment l'accord d'association avec l'UE et la participation de l'Algérie à des zones de libre-échange telles que la Zale, le président de la CGEOA, affirme que l'Etat doit faire le distinguo entre protectionnisme et protection. Cette dernière, souligne-t-il, doit se faire à l'intérieur du territoire national à travers des mesures susceptibles de mieux protéger le produit local. Concernant, l'adhésion à l'OMC, Habib Yousfi la considère comme une question extrêmement difficile pour les opérateurs économiques algériens. Il faut, selon lui, y aller lentement et sans abandonner les principes des avantages comparatifs. Badreddine KHRIS