La patronat a annoncé la couleur de la prochaine tripartie, dont la date n'est pas encore arrêtée. En s'exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Habib Yousfi, président de la Confédération des entrepreneurs et opérateurs algériens, a déclaré que "la prochaine tripartie ne sera pas comme les autres vu les dossiers qui seront traités". Mais en quoi ce rendez-vous tant attendu par le monde du travail, sera-t-il si différent des autres rencontres entre les trois partenaires ? Pour Habib Yousfi, le patronat est décidé à faire aboutir ses revendications. En premier lieu, "l'amélioration de l'environnement de l'entreprise algérienne" en demandant plus de soutien de la part de l'Etat. "Nous avons besoin d'un plan national pour la PME algérienne car le privé a consenti des sacrifices sans recevoir d'aide", a-t-il affirmé, ajoutant que la problématique de la "vision économique du pays se pose encore aujourd'hui". Et c'est dans ce contexte qu'il interpelle le gouvernement à adopter une "stratégie globale permettant le développement de nos entreprises". Habib Yousfi n'est pas allé avec le dos de la cuillère lorsqu'il a évoqué la situation de l'économie nationale qu'il qualifie d'économie de " bazar ". Les importations ont atteint un tel seuil que le risque de voir les entreprises algériennes mettre la clé sous le paillasson n'est pas écarté, a-t-il expliqué. Le président de la CGEOA s'insurge même contre une disposition de la loi de finances complémentaire 2009, à savoir l'article 69 relatif à l'instauration de la lettre de crédit aux opérateurs économiques et aux importateurs. Il affirme, à ce propos, qu'il est "inadmissible de mettre sur le même pied d'égalité l'importateur et le producteur" car ce dernier est tout simplement " pénalisé ". Il demande alors au gouvernement de suspendre cette décision pour permettre aux producteurs nationaux de continuer et de pérenniser leur activité. Habib Yousfi déplore également le fait que le patronat ne soit pas associé au dialogue pour l'élaboration de la LFC 2009. C'est "légitime de soulever aujourd'hui ce problème" assène-t-il. Et d'annoncer que ce point sera "soumis au débat lors de la prochaine tripartite" même si l'ordre du jour n'est pas encore établi. A propos du la revalorisation du SNMG, un point tranché d'autant que le président de la République a déjà donné son aval lors de la campagne électorale, le premier responsable de la CGEOA se dit "favorable" mais à condition de prendre en compte "la compétitivité de l'entreprise". Le seuil actuel de 12 000 dinars pour le SNMG est certes " insuffisant ", toutefois, il ne "faut pas agir uniquement sous un angle social", a-t-il souligné. Habib Yousfi se refuse au passage de donner le niveau d'augmentation du SNMG que le patronat compte soumettre à la tripartite. " Nous attendons toujours les propositions de l'UGTA pour débattre par la suite " a-t-il expliqué.