Plusieurs centaines de manifestants tentaient, de bloquer l'accès au Parlement au Caire, toujours très mobilisés pour faire tomber le régime de Hosni Moubarak. Le Parlement, dominé par le Parti national démocrate (PND) de M. Moubarak, était protégé par des militaires et des blindés, mais aucune violence n'avait éclaté mercredi matin. Les protestataires étaient assis devant le bâtiment pour en bloquer l'entrée, non loin de la place Tahrir, au centre de la capitale, occupée depuis près de deux semaines. “Nous sommes venus pour empêcher les membres du PND d'entrer. Nous resterons jusqu'à ce que nos demandes soient satisfaites ou nous mourrons ici”, a déclaré Mohammed Abdallah, 25 ans, tandis que la foule entonnait des slogans anti-Moubarak et agitait des drapeaux égyptiens. “Le peuple n'a pas élu ce Parlement”, affirmait Mohammed Sobhi, un étudiant de 19 ans. “Nous voulons la chute du régime tout entier, pas seulement du président, parce que tout est corrompu en dessous de lui”. Les manifestants de la place Tahrir au Caire ne semblaient pas vouloir lâcher prise hier, au seixième jour de révolte et au lendemain d'une nouvelle mobilisation monstre contre Hosni Moubarak, maintenant la pression pour des changements politiques profonds en Egypte. Sur ce rond-point devenu symbole du mouvement de contestation, les milliers de protestataires présents en permanence promettent de ne pas céder. En début d'après-midi d'hier, une foule dense agitant des drapeau égyptiens était déjà réunie et d'autres manifestants convergeaient vers la place. “Il ne peut y avoir de négociations tant que Moubarak ne part pas”, estime un manifestant, juriste de 35 ans. Dans une tentative d'apaisement, M. Moubarak, 82 ans, dont presque trente à la tête de l'Etat, a annoncé la création d'une commission pour amender la Constitution, dans le cadre du “dialogue national” entamé dimanche entre le pouvoir et l'opposition dont, pour la première fois, les Frères musulmans, jusqu'ici bête noire du régime. Le président a, par ailleurs, promis de ne pas briguer de nouveau mandat en septembre, mais ces promesses n'ont pas convaincu les opposants qui exigent toujours un départ immédiat de M. Moubarak. Les forces de sécurité ont affronté 3.000 protestataires dans la province de Nouvelle-Vallée, située à 500 km au sud du Caire. Un manifestant a été tué et plusieurs autres ont été blessés par balles lors d'affrontements entre les forces de sécurité et 3.000 protestataires dans une province de l'ouest de l'Egypte, a-t-on appris ce mercredi de source proche des services de sécurité. Les heurts, dans la province de Nouvelle-Vallée, qui englobe une oasis, ont éclaté mardi et se sont poursuivis mercredi. Il semble s'agir des premiers affrontements graves entre policiers et manifestants depuis que les agents de police avaient disparu des rues d'Egypte, remplacés par l'armée, après la "journée de colère" du 28 janvier. Il s'agit du premier rassemblement anti-Moubarak d'envergure signalé par des sources proches de la sécurité dans la province de Nouvelle-Vallée, située à 500 km au sud du Caire, alors que le mouvement de contestation contre le président égyptien est entré dans sa troisième semaine.