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Moubarak absent de la ligne de départ
Il s'accommode de la pression de la rue égyptienne et internationale
Publié dans Le Midi Libre le 05 - 02 - 2011

Ils étaient plusieurs centaines de milliers de manifestants pour le « vendredi de la colère » et pour demander le départ de Hosni Moubarak. Ils étaient aussi des centaines de milliers pour le jour « du vendredi du départ » du président égyptien en poste depuis trente ans. Le cap du million de personnes a été dépassé, hier, après la prière du vendredi.
Ils étaient plusieurs centaines de milliers de manifestants pour le « vendredi de la colère » et pour demander le départ de Hosni Moubarak. Ils étaient aussi des centaines de milliers pour le jour « du vendredi du départ » du président égyptien en poste depuis trente ans. Le cap du million de personnes a été dépassé, hier, après la prière du vendredi.
Sur la place Tahrir, des dizaines de milliers de manifestants ont participé à la prière hebdomadaire, tandis que d'autres restaient assis à côté. "Nous sommes nés libres et allons vivre libres. Je vous demande de patienter jusqu'à la victoire", a déclaré l'imam, identifié par les fidèles comme Khaled al-Marakbi, qui a pleuré, comme beaucoup d'autres, pendant la prière aux morts. Après la prière, les manifestants ont scandé "Irhal, irhal" (Dégage, dégage) à l'adresse de M. Moubarak, qui a affirmé mardi qu'il ne briguerait pas un sixième mandat à la présidentielle de septembre. Mercredi et jeudi, de violents affrontements ont opposé des partisans du régime aux protestataires de la place Tahrir, faisant au moins huit morts et des milliers de blessés selon des sources officielles et médicales. Jeudi, des centaines de partisans du régime armés de matraques, de couteaux et certains de pistolets ont empêché pendant plusieurs heures l'entrée sur la place de renforts ou ravitaillement aux opposants qui s'y sont retranchés.
Une journée de crainte
Des craintes de nouveaux affrontements planaient hier sur la place Tahrir. D'ailleurs le président égyptien en trouve un argument pour s'accrocher au pouvoir. Dans une interview non filmée à la chaîne de télévision américaine ABC, Hosni Moubarak a dit qu'il « en avait assez d'être président mais qu'il ne pouvait quitter son poste de peur que le pays ne sombre dans le chaos ». Il semble que le ministre égyptien de la Défense Mohamed Tantaoui, qui occupe également les fonctions de vice-Premier ministre, s'est rendu, hier, place Tahrir, épicentre de la contestation au Caire, accompagné d'autres responsables de l'armée, pour les mêmes raisons. "Aujourd'hui, c'est le dernier jour, aujourd'hui c'est le dernier jour!", scandaient des protestataires. "Pour l'Egypte, cette journée est un jour de fête!""Nous ne partirons pas tant que nos revendications n'auront pas été satisfaites", ont lancé des manifestants au milieu de la place, alors même que le ministre de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui, venu sur les lieux, s'entretenait avec des soldats à l'entrée nord de la place, près du Musée égyptien. Une partie des manifestants ont monté la garde sur la place, devenue le point de ralliement de la contestation, tout au long de la nuit, pendant que d'autres, sous des tentes ou sur l'herbe, dormaient, bien que l'armée et le vice-président Omar Souleimane aient appelé à l'arrêt des manifestations. "L'homme vous a dit qu'il n'allait pas se représenter", a lancé Mohamed Hussein Tantaoui à la foule à propos de M. Moubarak. « Si nous arrêtons le mouvement de protestation, la vengeance va être terrifiante", a réagi un manifestant. Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa est allé sur la place pour aider à « l'apaisement », selon son bureau. Dans la matinée, il n'avait pas exclu de se présenter à la succession du président Hosni Moubarak, dont les manifestants réclament le départ immédiat. Jusque-là, la manifestation se déroulait dans le calme et les partisans du président, à l'origine des violents affrontements mercredi et jeudi, n'étaient pas visibles aux abords de la place, où l'armée avait déployé des dizaines de véhicules pour créer une zone tampon. Sur la radio Europe 1, le secrétaire général de l'organisation panarabe, n'a pas exclu hier de briguer la succession d'Hosni Moubarak, tout en estimant que ce dernier devrait rester au pouvoir « jusqu'à fin août », fin de son actuel mandat. « Je ne crois pas qu'il va quitter. Je crois qu'il va rester jusqu'à fin août », a dit Amr Moussa, qui a également affirmé qu'il était prêt à jouer un rôle dans la transition en Egypte. Interrogé sur une possible candidature présidentielle, il a répondu : « Pourquoi dire non », estimant que vendredi (hier) « sera décisif » pour l'Egypte, après 11 jours de protestations et de violences. Décisif, il le sera.
En découdre avec le régime
Les antiMoubarak et les partisans du président égyptien sont décidés à en découdre une fois pour toutes. Le scénario des journées de mercredi et jeudi va-t-il se répéter ? Al Arabiya rapporte que les pro-Moubarak se dirigeaient vers la place Tahrir où partisans du président Moubarak, environ 2.000 sont rassemblés place Talaat Harb, à 300 mètres au nord de la place Tahrir, au Caire se jettent des pierres. L'armée a déployé des dizaines de véhicules pour créer une zone tampon autour de la place. Elle a aussi installé des points de contrôle pour rejoindre la place. Le pont du 6 octobre est bloqué à la fois par des transports de troupes blindées et par un second rideau de troupes à pied pour empêcher les 1000 - 2000 partisans de Moubarak d'approcher la place Tahrir. L'armée s'interpose et tient donc ses promesses. Par ailleurs, plusieurs autres manifestations ont eu lieu dans diverses villes d'Egypte pour demander le départ de Hosni Moubarak. Selon une chaîne satellitaire arabe, plus de 100.000 personnes sont rassemblées à Damanhour, à 160 kilomètres au nord-ouest du Caire, pour réclamer le départ du raïs. 20.000 manifestants anti-Moubarak sont réunis à Assouan, alors qu'il y a plusieurs dizaines de milliers de personnes à Alexandrie. Rassemblés devant la mosquée Qaëd Ibrahim, dans le centre-ville, les manifestants, criaient "A bas Moubarak, à bas le régime". La situation y « est très tendue. De nombreux soldats et des blindés aux points clés de la ville. Il y a aussi des policiers armés et des policiers en civil à proximité de la place centrale » rapportent les médias. Environ 35.000 personnes battaient le pavé dans la ville de Suez pour le même objectif. Allant à contre courant des aspirations populaires, le Raïs est décidé à garder le pouvoir. Ahmed Abul Gheit, ministre des Affaires étrangères de l'Egypte depuis juillet 2004 affirme que « le président Moubarak ne partira pas! Il mourra sur la terre égyptienne ».
Sur la place Tahrir, des dizaines de milliers de manifestants ont participé à la prière hebdomadaire, tandis que d'autres restaient assis à côté. "Nous sommes nés libres et allons vivre libres. Je vous demande de patienter jusqu'à la victoire", a déclaré l'imam, identifié par les fidèles comme Khaled al-Marakbi, qui a pleuré, comme beaucoup d'autres, pendant la prière aux morts. Après la prière, les manifestants ont scandé "Irhal, irhal" (Dégage, dégage) à l'adresse de M. Moubarak, qui a affirmé mardi qu'il ne briguerait pas un sixième mandat à la présidentielle de septembre. Mercredi et jeudi, de violents affrontements ont opposé des partisans du régime aux protestataires de la place Tahrir, faisant au moins huit morts et des milliers de blessés selon des sources officielles et médicales. Jeudi, des centaines de partisans du régime armés de matraques, de couteaux et certains de pistolets ont empêché pendant plusieurs heures l'entrée sur la place de renforts ou ravitaillement aux opposants qui s'y sont retranchés.
Une journée de crainte
Des craintes de nouveaux affrontements planaient hier sur la place Tahrir. D'ailleurs le président égyptien en trouve un argument pour s'accrocher au pouvoir. Dans une interview non filmée à la chaîne de télévision américaine ABC, Hosni Moubarak a dit qu'il « en avait assez d'être président mais qu'il ne pouvait quitter son poste de peur que le pays ne sombre dans le chaos ». Il semble que le ministre égyptien de la Défense Mohamed Tantaoui, qui occupe également les fonctions de vice-Premier ministre, s'est rendu, hier, place Tahrir, épicentre de la contestation au Caire, accompagné d'autres responsables de l'armée, pour les mêmes raisons. "Aujourd'hui, c'est le dernier jour, aujourd'hui c'est le dernier jour!", scandaient des protestataires. "Pour l'Egypte, cette journée est un jour de fête!""Nous ne partirons pas tant que nos revendications n'auront pas été satisfaites", ont lancé des manifestants au milieu de la place, alors même que le ministre de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui, venu sur les lieux, s'entretenait avec des soldats à l'entrée nord de la place, près du Musée égyptien. Une partie des manifestants ont monté la garde sur la place, devenue le point de ralliement de la contestation, tout au long de la nuit, pendant que d'autres, sous des tentes ou sur l'herbe, dormaient, bien que l'armée et le vice-président Omar Souleimane aient appelé à l'arrêt des manifestations. "L'homme vous a dit qu'il n'allait pas se représenter", a lancé Mohamed Hussein Tantaoui à la foule à propos de M. Moubarak. « Si nous arrêtons le mouvement de protestation, la vengeance va être terrifiante", a réagi un manifestant. Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa est allé sur la place pour aider à « l'apaisement », selon son bureau. Dans la matinée, il n'avait pas exclu de se présenter à la succession du président Hosni Moubarak, dont les manifestants réclament le départ immédiat. Jusque-là, la manifestation se déroulait dans le calme et les partisans du président, à l'origine des violents affrontements mercredi et jeudi, n'étaient pas visibles aux abords de la place, où l'armée avait déployé des dizaines de véhicules pour créer une zone tampon. Sur la radio Europe 1, le secrétaire général de l'organisation panarabe, n'a pas exclu hier de briguer la succession d'Hosni Moubarak, tout en estimant que ce dernier devrait rester au pouvoir « jusqu'à fin août », fin de son actuel mandat. « Je ne crois pas qu'il va quitter. Je crois qu'il va rester jusqu'à fin août », a dit Amr Moussa, qui a également affirmé qu'il était prêt à jouer un rôle dans la transition en Egypte. Interrogé sur une possible candidature présidentielle, il a répondu : « Pourquoi dire non », estimant que vendredi (hier) « sera décisif » pour l'Egypte, après 11 jours de protestations et de violences. Décisif, il le sera.
En découdre avec le régime
Les antiMoubarak et les partisans du président égyptien sont décidés à en découdre une fois pour toutes. Le scénario des journées de mercredi et jeudi va-t-il se répéter ? Al Arabiya rapporte que les pro-Moubarak se dirigeaient vers la place Tahrir où partisans du président Moubarak, environ 2.000 sont rassemblés place Talaat Harb, à 300 mètres au nord de la place Tahrir, au Caire se jettent des pierres. L'armée a déployé des dizaines de véhicules pour créer une zone tampon autour de la place. Elle a aussi installé des points de contrôle pour rejoindre la place. Le pont du 6 octobre est bloqué à la fois par des transports de troupes blindées et par un second rideau de troupes à pied pour empêcher les 1000 - 2000 partisans de Moubarak d'approcher la place Tahrir. L'armée s'interpose et tient donc ses promesses. Par ailleurs, plusieurs autres manifestations ont eu lieu dans diverses villes d'Egypte pour demander le départ de Hosni Moubarak. Selon une chaîne satellitaire arabe, plus de 100.000 personnes sont rassemblées à Damanhour, à 160 kilomètres au nord-ouest du Caire, pour réclamer le départ du raïs. 20.000 manifestants anti-Moubarak sont réunis à Assouan, alors qu'il y a plusieurs dizaines de milliers de personnes à Alexandrie. Rassemblés devant la mosquée Qaëd Ibrahim, dans le centre-ville, les manifestants, criaient "A bas Moubarak, à bas le régime". La situation y « est très tendue. De nombreux soldats et des blindés aux points clés de la ville. Il y a aussi des policiers armés et des policiers en civil à proximité de la place centrale » rapportent les médias. Environ 35.000 personnes battaient le pavé dans la ville de Suez pour le même objectif. Allant à contre courant des aspirations populaires, le Raïs est décidé à garder le pouvoir. Ahmed Abul Gheit, ministre des Affaires étrangères de l'Egypte depuis juillet 2004 affirme que « le président Moubarak ne partira pas! Il mourra sur la terre égyptienne ».


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