Le centre hospitalo-universitaire Nadir-Mohamed de Tizi Ouzou traverse ces derniers jours une crise latente. Depuis, dimanche, les travailleurs de l'hôpital ont enclenché un mouvement de grève de deux jours, et juste un service minimum y est assuré, que ce soit à l'établissement du centre-ville ou au Sanatorium de Baloua. Ce débrayage n'est que la continuité de la protestation cyclique engagée par la coordination intersyndicale, constituée du syndicat autonome des travailleurs et du syndicat algérien des paramédicaux. Dans le cadre de la même contestation, l'établissement hospitalier a déjà été perturbé par une grève d'une journée la semaine dernière et, si la direction tarde à donner une réponse, les deux syndicats mettent en garde que la semaine prochaine il y aura une grève de trois jours et la protestation se poursuivra jusqu'à satisfaction totale des revendications. A cet égard, les contestataires ont mis au point une plate-forme de revendications d'ordre socioprofessionnel et parmi lesquelles l'amélioration des conditions de travail, la reprise de la formation continue afin de mettre à niveau les travailleurs avec les nouvelles technologies en vigueur dans le monde, une meilleure gestion des ressources humaines comprenant la gestion des carrières du personnel pour mettre fin à la politique de ségrégation à laquelle se livre la direction actuellement. Les représentants du syndicat demandent, aussi, l'instauration d'un meilleur climat au sein de l'établissement, permettant une meilleure prise en charge des malades. Dans le même registre, les représentants des travailleurs déplorent les travaux qui sont engagés à l'intérieur de l'hôpital depuis plusieurs mois sans qu'ils connaissent un aboutissement ainsi que la fermeture de certains services sans aucun motif valable. Dans une déclaration rendue publique, la coordination intersyndicale souligne que "le mutisme dans lequel se mure la direction générale, par son refus de réceptionner le courrier et d'engager un dialogue avec les représentants des travailleurs ne fera qu'attiser davantage la situation". Il est toutefois utile de signaler que cette fronde s'exacerbe en l'absence du directeur général du CHU, le docteur Mansouri en l'occurrence, qui mène actuellement sa campagne électorale dans la wilaya de Béjaïa où il est candidat indépendant aux prochaines législatives. Les membres de la coordination intersyndicale se sont, également, " réjouis " des résultats de la pression qu'ils continuent d'exercer sur la direction, car, déclarent-ils, "suite à cette protestation, la direction a entamé spontanément la réouverture tous azimuts de services fermés depuis des lustres". En tout cas, les travaux qui concernent plusieurs services, perturbent grandement le fonctionnement du bloc opératoire, où des travaux sont en cours depuis près d'une année sans connaître de fin. Au moment où la direction affirme que le bloc sera rénové et réceptionné, au plus tard, au mois de septembre prochain, les deux syndicats affirment le contraire, estimant que les travaux tarderont encore longtemps et ne peuvent pas être achevés à l'échéance prévue.