Une délégation composée de cadres et de chercheurs du ministère de l'Agriculture et du Développement rural participera du 16 au 25 février 2011 à la 9e session du comité chargé de l'évaluation de la mise en œuvre de la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification qui se déroulera au Centre international des conférences des Nations unies, en Allemagne. Cette conférence internationale se déroulera en deux sessions : la première qui se tiendra du 16 au 18 février 2011, sera consacrée à la seconde session spéciale du Comité de la science et la technologie, et la deuxième qui aura lieu du 21 au 25 février 2011 sera dédiée aux travaux de la 9e session du comité chargé de l'examen de la mise en œuvre de la convention. L'objectif principal de cette rencontre est d'évaluer les progressions dans la mise en œuvre, par la communauté internationale de la stratégie décennale de la convention sur la lutte contre la désertification notamment la lutte contre la dégradation des terres et l'atténuation des effets de la sécheresse, compte tenu que les Etats Parties ont convenu d'utiliser et ce depuis 2007, un ensemble normalisé d'indicateurs de performance et d'indicateurs d'impact des actions. Dans ce cadre, le comité de la science et de la technologie de la convention dans sa deuxième réunion spéciale, mettra l'accent sur l'évaluation des méthodologies et des approches en cours d'utilisation et aura également à délibérer sur l'examen scientifique mené par des pairs sur les indicateurs d'impact adoptés par la 9e conférence des parties. Le comité examinera également les modalités de la 2e conférence scientifique qui se tiendra en 2012 sous le thème " l'évaluation économique de la désertification, gestion durable des terres et la résilience des zones arides ". Le comité chargé de l'examen de la mise en œuvre de la convention passera en revue la performance collective des parties pour l'exercice biennal 2008-2009 à l'égard de chacun des cinq objectifs opérationnels de la stratégie de 10 ans, les flux financiers pour la mise en œuvre de la convention et les meilleures pratiques techniques de gestion durable des terres. Il est important de rappeler que l'Algérie, en sa qualité de président en exercice du groupe africain de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) et présidente du Comité consultatif régional africain sur la lutte contre la désertification, assurera la coordination des travaux des pays africains, lors de la réunion préparatoire prévue à cet effet du 16 au 18 février 2011, ainsi que durant le déroulement de la conférence. Il faut savoir que la désertification, les changements climatiques et la perte de la diversité biologique sont des problématiques cruciales pour les régions sèches d'Afrique où ils conjuguent leurs effets pour éprouver les efforts de développement des pays et concomitamment les moyens de vie des populations les plus pauvres de la planète. En effet, nul doute que les écosystèmes ont une influence sur le climat et, réciproquement, les changements climatiques exercent des impacts considérables sur le climat local, accroissant la désertification, la dégradation des terres et la perte de la diversité biologique. Selon la Banque mondiale, la désertification et la dégradation des sols menacent la subsistance des Africains. Le phénomène pèse sur l'avenir environnemental de l'Afrique, mais plus encore sur son avenir économique, en raison du coup de frein qu'il impose aux activités liées à la qualité des écosystèmes. Prenons l'exemple de l'agriculture. La désertification, la sécheresse et, ces derniers temps, le changement climatique produisent leurs effets néfastes sur ce secteur, menaçant par là même la principale source de subsistance - et d'exportations - de millions de personnes déjà démunies. Les terres sèches, arides ou semi-arides sont particulièrement exposées aux ravages de la désertification. Les régions sèches abritent environ deux milliards de personnes, soit le tiers de l'humanité, et couvrent plus de 40 % de la surface de la planète. Le continent africain a connu sept périodes majeures de sécheresse au cours des quatre dernières décennies. Dans deux régions clés, le Sahel et la corne de l'Afrique, les sécheresses de 1972-1974 et de 1981-1984 ont massivement touché la population, causant des perturbations sociales profondes. En dégradant globalement les écosystèmes, la désertification prive les moins nantis de services environnementaux essentiels. Une terre dégradée ne peut plus produire de récoltes, de fourrage pour le bétail ou de bois combustible. On observe déjà, pour l'Afrique, des rendements agricoles inférieurs d'un tiers à ceux obtenus en Asie. De fait, l'Afrique sub-saharienne est la seule région du monde dans laquelle la production alimentaire stagne, alors que la faim gagne du terrain. La préservation de la fertilité des sols et la protection de la base de ressources écologiques est primordiale pour les économies fondamentalement agraires des 47 pays, au sud du Sahara, dont les activités agricoles représentent 25 % à 50 % du produit intérieur brut.