Le département de Mohamed Benmeradi s'est fixé pour objectif la création de plus de 200 000 PME à l'horizon 2014. Or la création et le développement de la petite et moyenne entreprise fait, toujours, face à de nombreux obstacles, notamment, celui des crédits et du financement. Malgré les mécanismes mis en place afin de faciliter l'accès aux crédits, une certaine frilosité demeure. Dans ce sens, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers, Abderrahmane Benkhalfa a indiqué hier à Alger que quelque 150 000 projets d'activités réalisés dans le cadre des deux dispositifs d'emploi (ANSEJ/CNAC), au premier semestre de l'année 2010, ont bénéficié de crédits bancaires et ont généré "plus de 900 000 emplois". Le délégué général de l'ABEF a précisé que les "deux tiers" du financement de ces projets d'activité sont à la charge des banques, estimant à ce sujet que "les risques pèsent trop sur un partenaire par rapport aux autres". Le taux du crédit octroyé par une banque au profit d'un jeune promoteur représente "70 %" du montant global du projet d'activité, et ce, dans le cadre d'un financement triangulaire (agence-banque-apport personnel)", a-t-il expliqué. "S'il y a une restructuration du financement du projet d'activité, il faudrait tenir compte de l'équilibre dans le partage des risques entre le postulant (autofinancement), le financement de l'Etat (les agences d'emploi) et les banques", a-t-il dit. Benkhalfa a évoqué, en outre, la nécessité de mettre en place un système de contrôle semestrielle du recouvrement des créances par filière et par secteur d'activité, assuré par les banques, l'ANSEJ et la CNAC. Il a également recommandé une prolongation de l'accompagnement des micro-entreprises, de 3 à 5 années, et l'élargissement de cet accompagnement à plusieurs aspects, a-t-on appris lundi auprès de cet organisme. "L'ABEF propose que l'accompagnement apporté par les agences nationales de l'emploi au profit des jeunes promoteurs, dans le cadre de la création de micro-entreprises, actuellement de 3 années, soit prolongé à 5 années afin d'assurer leur viabilité", a indiqué le délégué général de l'ABEF, Abderrahmane Benkhalfa. En effet, l'ABEF estime que l'accompagnement de ces primo-investisseurs doit se poursuivre le long de la phase de mise en exploitation de la micro-entreprise confrontée à un marché concurrentiel. Outre la prolongation de l'accompagnement, l'ABEF propose son élargissement aux aspects managérial et commercial de la micro entreprise. Benkhalfa a expliqué qu'il s'agit de mettre en place un "accompagnement actif managérial et commercial", outre le "suivi administratif", en vue de réunir les conditions pour que la micro entreprise soit "viable et compétitive". L'accompagnement commercial doit porter, notamment, sur "la richesse des débouchés, la certification des produits de la micro-entreprise et un réseaux d'écoulement", a-t-il précisé. Cet accompagnement intervient pendant le montage des projets des jeunes promoteurs, leur passage devant le comité de sélection, de validation et de financement et durant la phase de démarrage des projets. Le promoteur bénéficie également d'un suivi d'un conseiller animateur pendant les 3 premières années de l'exploitation de l'activité. Les deux agences de l'emploi, l'ANSEJ et la CNAC, doivent ainsi créer autour d'elles une "pépinière de bureaux conseils" à travers le territoire national pour accompagner les jeunes entrepreneurs dans la mise en exploitation du projet d'activité, a préconisé Benkhalfa. De leur côté, les agences nationales de soutien à l'emploi de jeunes et de gestion du microcrédit (ANSEJ et ANGEM) et la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) dispensent un accompagnement personnalisé au jeune promoteur durant la réalisation du projet d'activité et le démarrage de la micro entreprise. "Les organismes d'emploi proposent que la durée des avantages fiscaux pour les jeunes promoteurs, fixée actuellement à 3 années, soit prolongée à 5 années", a indiqué le directeur des prestations à la Caisse nationale de l'assurance chômage (CNAC), Ali Zanoun. Les avantages fiscaux, au titre de l'exploitation de la micro entreprise, accordés dans le cadre des dispositifs d'emploi portent notamment sur l'exonération de l'impôt sur le revenu global (IRG), l'exonération de l'impôt sur les bénéfices de la société (IBS) et l'exonération de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP). Quant à la création de la micro entreprise, les avantages fiscaux concernent essentiellement l'exonération de la TVA sur les équipements et services entrant directement dans la réalisation du projet. L'Agence du développement social (ADS) propose, de son côté, le prolongement de la durée des mesures liées aux avantages fiscaux et parafiscaux au profit des employeurs. Ces mesures sont destinées à inciter les employeurs à assurer des postes d'emploi durables aux jeunes diplômés, a expliqué Nacéra Merouani, directrice des programmes d'emploi et d'insertion à l'ADS. Elles visent à faciliter le recrutement des jeunes dans le monde du travail, notamment ceux ayant bénéficié du programme d'insertion des diplômés géré par l'ADS, a-t-elle précisé, ajoutant que le prolongement de la durée des avantages fiscaux et parafiscaux devrait prendre en compte le nombre de jeunes diplômés recrutés par l'employeur. Elles ciblent particulièrement les jeunes diplômés de l'enseignement supérieur et des établissements de la formation professionnelle.