La part des crédits accordés aux entreprises est en hausse constante. Une hausse qui a atteint un taux moyen annuel de près de 15 %, selon le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), M. Abderrahmane Benkhalfa. Une augmentation qui ne serait pas étrangères aux nombreuses mesures prises par les pouvoirs publics afin de faciliter l'accès aux crédits pour les entreprises, notamment les PME, d'autant plus que les banques publiques disposent d'énormes liquidités, malheureusement encore sous -exploitées. Dans ce contexte, M. Benkhalfa qui était jeudi l'invité de la Chaîne II de la radio nationale a indiqué que les disponibilités financières dans les banques algériennes sont actuellement évaluées à 1.000 milliards de dinars. Une capacité financière qui décourage tout recours à l'endettement externe. Néanmoins, même si cette capacité de financement est importante, " ce n'est pas parce qu'il y a des ressources que le financement est plus facile. Les financements doivent toujours être orthodoxes. Il y a une sécurité de place et d'épargne à assurer. Les banques font de plus en plus d'épargne. La maîtrise du risque est importante ", a déclaré le délégué général de l'ABEF. Selon lui, les 1.000 milliards de dinars, qui évoluent régulièrement, sont mobilisables selon les règles de maîtrise de risques. " C'est pour cela que les banques installent actuellement un système de rating et d'évaluation permanente. Les banques n'ont pas d'autre choix que de financer les entreprises. Des entreprises tenues d'aller davantage vers le management et de devenir plus "bancable " ", a-t-il expliqué. Les banques sont selon lui mises de plus en plus face aux besoins financiers des entreprises. " L'expansion du crédit et la réponse aux demandes des clients est prioritaire. L'Etat continue de partager certains risques avec les banques à travers les systèmes de bonification des taux et de garantie. Cela permet aux banques d'aller de l'avant en accordant des crédits sécurisés ", a-t-il ajouté. S'agissant du financement du logement, M. Benkhalfa a précisé que la bonification des taux d'intérêts à hauteur de 4%, élargie aux promoteurs qui interviennent dans des programmes soutenus par l'Etat et qui s'ajoute au taux bonifié de 1% au profit des acquéreurs, a pour objectif principal de réduire les coûts actuels du logement et d'améliorer l'offre. Sur un autre registre, M. Benkhalfa a indiqué que les banques et les douanes algériennes procèderont prochainement à la mise en œuvre d'un système de contrôle des mouvements de capitaux de et vers l'étranger, avant de préciser que cette coopération entre les banques et les services douaniers en matière de contrôle de flux des capitaux de et vers l'Algérie sera opérationnelle dès l'année 2011. "Sur orientation de la Banque d'Algérie, un système de contrôle "on-line" sécurisé est mis en place entre les banques et la base de données des services de douanes pour contrôler l'ensemble des opérations d'importations", a-t-il expliqué. "Le flux de capitaux vers l'étranger notamment pour l'importation de biens et services nous fait obligation de veiller à ce que les opérations soient accompagnées également de flux de biens vers l'Algérie", a souligné M. Benkhalfa. L'objectif étant essentiellement de sécuriser ces opérations par le biais d'une synchronisation des actions des banques et de l'administration fiscale. Rappelons dans ce contexte que la loi des finances complémentaire pour 2010, a introduit un système de contrôle des transferts de devises. Ainsi, Désormais, une entreprise pourrait être amenée à justifier les raisons d'un transfert de devises effectué au profit d'une société basée à l'étranger. " Au cours des vérifications les agents de l'administration fiscale peuvent, en présence d'éléments faisant présumer des transferts indirects et bénéfices, demander à l'entreprise des informations et documents précisant la nature des relations entre cette entreprise et une ou plusieurs entreprises situées hors d'Algérie, la méthode de détermination des prix de transfert liés aux opérations industrielles, commerciales ou financières avec les entreprises situées hors d'Algérie, le cas échéant, les contreparties consenties", précise l'article 20 de la LFC 2010.