Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a donné mardi, lors d'un Conseil des ministres, son feu vert à l'application de mesures urgentes visant le renforcement des conditions de financement de l'investissement, notamment en direction des PME, poumon de la croissance et de création d'emplois stables. Le Trésor public a été ainsi autorisé à mettre 100 milliards de dinars de crédits à long terme renouvelables à la disposition des banques publiques pour leur permettre de financer des projets à maturité longue. Sur quelque 3 000 milliards de dinars de crédits bancaires accordés à l'économie en 2010, quelque 1 000 milliards de dinars ont été destinés aux PME, un niveau en deçà des besoins de ces entreprises, selon le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa. Les banques financent actuellement 40% à 65% des petites entreprises créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi (Ansej, Canac et Angem), des financements qui évoluent de 15 à 16% chaque année. La mesure du Conseil des ministres devra, sans aucun doute, inciter les banques à octroyer plus de crédits aux PME, dont la taille du patrimoine financier réduit souvent leur "bancabilité". Les sociétés d'investissement, dont la création par les banques publiques est parachevée, seront en outre mobilisées pour gérer les fonds d'investissement des wilayas, et promouvoir leur participation au capital des PME. Il fauty dire aussi, que Benkhalfa a évoqué, la nécessité de mettre en place un système de contrôle semestrielle du recouvrement des créances par filière et par secteur d'activité, assuré par les banques, l'ANSEJ et la CNAC. Il a également recommandé une prolongation de l'accompagnement des micro-entreprises, de 3 à 5 années, et l'élargissement de cet accompagnement à plusieurs aspects, a-t-on appris lundi auprès de cet organisme. Benkhalfa a expliqué qu'il s'agit de mettre en place un "accompagnement actif managérial et commercial", outre le "suivi administratif", en vue de réunir les conditions pour que la micro entreprise soit "viable et compétitive". L'accompagnement commercial doit porter, notamment, sur "la richesse des débouchés, la certification des produits de la micro-entreprise et un réseaux d'écoulement", a-t-il précisé. Cet accompagnement intervient pendant le montage des projets des jeunes promoteurs, leur passage devant le comité de sélection, de validation et de financement et durant la phase de démarrage des projets. Le promoteur bénéficie également d'un suivi d'un conseiller animateur pendant les 3 premières années de l'exploitation de l'activité. Le leasing ou le crédit-bail, un financement permettant l'acquisition d'un bien en échange de redevances et avec option d'un droit de propriété à l'échéance, doit, à son tour, être relancé après des années de tâtonnements, estime-t-on dans les milieux industriels. Dès le début du mois de mars prochain, des sociétés publiques de leasing chargées d'alléger le coût de la location-vente des équipements pour les nouvelles PME seront lancées, conformément à une des décisions prises mardi par le Conseil des ministres. Désormais, le Fonds national d'investissement est habilité à intervenir auprès des investisseurs nationaux en engageant des prises de participation à hauteur de 34% dans le capital et le financement. Son rôle dans le financement de la création des PME sera également impulsé. Quant aux mécanismes de garantie du crédit aux PME et de facilitation des procédures y afférentes, déjà existants, ''ils doivent être dynamisés avec le concours de l'autorité monétaire'', précise le Conseil des ministres dans son communiqué. Synthèse I.B.