Grosse déception pour " Hors la loi " de Rachid Bouchareb : le long métrage polémique est reparti bredouille dimanche de la prestigieuse cérémonie des Oscars du meilleur film en langue étrangère, tandis que le film britannique "Le Discours d'un roi" de Tom Hooper a triomphé en remportant la statuette dorée. "Hors la loi" qui devait défendre les couleurs de l'Algérie chez l'oncle Sam était pourtant sélectionné deux fois avant la cérémonie finale de ce dimanche aux côtés de quatre autres films. Ce long métrage de 2h30 n'a reçu finalement à Los Angeles que le certificat de nomination aux oscars dans la catégorie du meilleur film étranger à l'occasion d'un symposium regroupant les cinq réalisateurs sélectionnés dans la même catégorie. L'actrice israélo-américaine Natalie Portman a quant à elle reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de ballerine tourmentée dans "Black Swan". L'Oscar du meilleur film étranger a récompensé le long métrage danois "In a better world" ("Revenge" en France, où il sortira le 16 mars). "L'Illusionniste", film d'animation du Français Sylvain Chomet, d'après un scénario inédit de Jacques Tati, n'a rien pu faire face à "Toy story 3" dans cette catégorie. Les seuls Français indirectement à l'honneur ont été la ministre des Finances Christine Lagarde et le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn, tous deux parmi les intervenants de "Inside Job", un film sur la crise financière lauréat de l'Oscar du meilleur documentaire. "Inception", qui avait été nominé huit fois, a triomphé dans les Oscars techniques: son, image, effets spéciaux, mixage. "The Social network", le film retraçant l'histoire du site internet Facebook, primé aux Golden Globes, a finalement dû se contenter de trois statuettes mineures pour la bande originale, le montage et la meilleure adaptation. "Hors la loi ", une saga qui n'a pas de Prix Il faut rappeler que " Hors la loi " qui a été financé avec l'argent algérien à hauteur de 24% était reparti bredouille de " Cannes 2010 " où il a fait l'objet d'une polémique virulente des partis de l'extrême droite française qui d'après la lecture du scénario avaient jugé cette Saga fallacieuse. Le film de Bouchareb était selon certaines sources vivement soutenu par la communauté afro-américaine, lors de son entrée en lice pour le trophée de l'oscar. Il n'en demeure pas moins que la participation du film algérien à cette dure compétition aux oscars demeure historique, puisque cette nomination à la 83ème cérémonie des Academy Awards, l'un des plus prestigieux rendez-vous cinématographiques de la planète est rarissime. Littéralement soutenue par le mastodonte national Sonatrach et bien entendu le ministère de la Culture, la campagne de ce film a débuté en décembre dernier par le déplacement à Los Angeles de Zahia Yahi, chef du cabinet du ministère, Ahmed Bédjaoui, conseiller de Khalida Toumi, l'ambassadeur algérien aux USA et Rachid Bouchareb. Car il faut savoir que le règlement des Oscars stipule qu'un film peut être proposé au vote des membres de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS), s'il est sorti en salle dans le comté de Los Angeles durant l'année précédant la cérémonie. Dans une déclaration en début de semaine au journal Le Monde, Rachid Boucahreb qui était revenu sur la polémique qui avait accompagné " Hors-la-loi " à Cannes, a assuré que le film " faisait peur " à certains mouvements et élus d'extrême-droite, qui " ne voulaient pas que le film existe. " Selon lui, il fallait " tuer le film, faire en sorte qu'il soit complètement dénigré. Et sur les faits historiques, on a voulu faire passer un message comme quoi tout ce que racontait le film était faux, les massacres de Sétif, les Algériens qu'on jetait dans la Seine, les tortures... ".