On peut dire aujourd'hui, que les travailleurs savent faire un lien entre les niveaux de salaires et le niveau minimum de pouvoir d'achat qu'ils accepteront. Le pouvoir d'achat est celui autour duquel s'articulent les guerres sociales. Quels sont les facteurs déclenchant l'explosion ? Quant aux revendications des travailleurs, elles sont toujours légitimes, car ces derniers considèrent que l'existence d'un gouvernement est justifiée par sa mission de réunir les conditions pour satisfaire les revendications sociales, qui sont celles de l'emploi, du logement, du pouvoir d'achat, soit des défis pas facilement relevables dans un contexte où des retards se sont accumulés, que le niveau des revendications ne cesse pas de monter, qu'il y a impossibilité à créer des ressources nouvelles. On peut bien considérer que le gouvernement n'a pas réussi à satisfaire les aspirations socio-économiques des populations, mais, on ne peut pas dire qu'il ne veut pas le faire. D'ailleurs, il n'existe au monde aucun gouvernement qui ne voudrait pas satisfaire les besoins socio-économiques des travailleurs, et même ceux des chômeurs. Ce sont des préoccupations constantes. Aucun doute là-dessus. Mais, la question ne se pose pas de savoir comment fera le pouvoir pour satisfaire ces revendications, car les revendications sont pressantes et leur éventuelle non prise en charge dangereuses pour la paix sociale, pour la paix tout court. A quel niveau de satisfaction parviendraient les négociations. Une autre question se pose. Comment évaluer les niveaux supérieurs des possibilités de l'Etat à donner entière satisfaction aux revendications des travailleurs et comment évaluer les niveaux planchers de la fixation par les travailleurs des accords à accepter ? Peut être faudrait-il reconsidérer les critères de représentativité des syndicats pour qu'un pacte social concerne tous les travailleurs et que s'établisse enfin une paix sociale, un apaisement notable sur le front social et que soit en conséquence durable la période de validité de la mobilisation de tous les efforts en vue de transformer le pacte social en pacte de croissance économique. En tout cas, quoique continue encore à être soutenue la thèse selon laquelle il y a eu une tripartite pour ce qui concerne le secteur économique et une bipartite pour ce qui concerne celui de la Fonction publique, il s'avère que ce ne sont pas tous les travailleurs et ce ne sont pas tous les fonctionnaires qui s'étaient considérés comme représentés à ce dialogue.